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2011.03.29

Le "modèle" EPL bat de l'aile

J'ai assez vivement réagi à un rapport vantant les mérites de l'English Premier League comme un modèle de management auprès des décideurs coréens*.

Ce rapport met fort justement en valeur le travail de toilettage des hooligans opéré avant le lancement de la League en 1992, mais il oublie de signaler le nettoyage des tribunes populaires par l'augmentation radicale du prix des billets, et le passé plus que centenaire du football professionnel en Angleterre : oui, l'EPL attire les foules, mais c'était aussi le cas avant, et certaines rencontres de quatrième division peuvent afficher des assistances plus élevées que bien des matchs de Ligue 1.

L'EPL est en crise sur son coeur de métier: le sportif. Le fossé se creuse entre le top 4-5 et le reste de la ligue (les 5-0 ou 7-0 se multiplient et le ventre mou du championnat est plié dès la mi-saison), le fossé se creuse entre les supporters et des franchises privées de sens, le fossé se creuse entre clubs gérés par des managers responsables (comme Arsenal) et des clubs gérés en dehors de toute logique économique (Chelsea, Manchester City)...

Faillites, échecs des mises en bourse, et le Manchester United tant vanté par cet analyste au bord de l'implosion... un joli modèle en vérité. Réélu haut la main (au propre comme au figuré) à la tête de l'UEFA, Michel Platini doit opérer l'une des réformes les plus importantes du football professionnel : la DNCG à l'Européenne, une autorité supérieure pour contrôler les dérapages financiers. Dans le sport pro, le respect du jeu passe également par le respect des logiques économiques.

footlog 2011

* Ce championnat est suivi de très près dans le pays depuis que les joueurs coréens, Park Ji-sung en tête, y brillent. Manchester United a au même titre que d'autres grands clubs européens fait le pélerinage estival pour booster la vente de maillots et élargir la base des socios.     

2009.10.04

Arsenal Blackburn 75e mn - exterieur jour

Cesc Fabregas vient de lancer de l'exter droit Arshavin le long de la ligne, en position de defenseur latéral gauche. Une relance entre deux attaquants adverses suite à une situation chaude dans la surface d'Arsenal.

Le jeune Russe remonte rapidement mais sans grande opposition le terrain, laisse passer un appel sur sa gauche au moment d'entrer dans la surface, et décale de l'exter du droit sur le même Fabregas, complétant un une-deux de soixante mètres.

Le jeune Espagnol touche à peine la balle pour prolonger sur Theo Walcott de l'exter droit. On a déjà vu cette passe aveugle à Mexico en 70 ou avec Magic Johnson à la fin des années 80.

Le jeune Anglais transforme l'action d'un exter droit croisé à raz de terre.

Le foot c'est simple et c'est beau.

5-2 pour Arsenal et nous n'en sommes qu'à la 75e.

Le vieil Arsène bouillonnait de voir ses p'tits gars malmenés depuis le début de la partie, mais quand ils se décident à lâcher les chevaux...

Bon je retourne à ce que je faisais avant de lacher ces quelques phrases, juste histoire de marquer le coup.

On en est à la 82e. Les Gunners ont failli marquer encore deux fois, et peuvent eux aussi encore marquer le coup.

footlog 2009

ADDENDUM 20091004

Pas eu le temps de me logouter après le post, tiens : Bendtner colle le 6e. Avant même les arrêts de jeu. A ce niveau de jeu ce n'est plus du jeu. Ou plutôt c'est trop purement ludique.

2009.09.23

Scoop : Flavio Briatore au PSG !

Exclusif : avec la complicité de l'Agence Fausse Presse, footlog est parvenu à interviewer Flavio Briatore à sa sortie de la Fédération Internationale de l'Automobile où il vient de se voir notifier son expulsion à vie du monde de la Formule 1 suite au scandale de l'accident provoqué au GP de Singapour 2008.

footlog: "Alors Flavio, pas trop amer ? Renault s'en tire avec un sursis et vous donnez l'impression de jouer le rôle du fusible idéal..."

Flavio Briatore : De toute façon j'avais fait le tour de la question - plusieurs centaines de fois le tour de chaque circuit pour être précis... La F1 commençait sérieusement à me sortir par les oreilles et d'ailleurs je suis à moitié sourd avec tous ces bruits de moteurs. Je devenais dingue après toutes ces années : j'en étais arrivé à chronométrer mes pauses pipi, c'est vous dire ! Non, la F1, c'est fini pour moi, terminé, basta !

footlog : "On passe à autre chose, donc. Mais quoi ? Vous dirigez avec Bernie Ecclestone le club londonien des Queen Park Rangers, et Lakshmi Mittal vous a rejoint avec tous ses milliards... Le Big Four de la Premier League peut commencer à se faire du mourron, non ?"

Flavio Briatore : Non. La Premier League aussi c'est fini. A partir du moment où je suis banni d'un sport je ne peux plus diriger un club là bas. Et puis Manchester City aussi a levé des milliards, la concurrence est trop forte. C'est ici que je veux et vais réussir (NB: il montre le sol de la Place de la Concorde où siège la FIA).

footlog : "Ici à Paris ? Vous allez reprendre le PSG ?"

Flavio Briatore : C'est mon objectif. Et si ça se fait pas je construirai quand même un stade ici-même. Alain Prost a bien paradé sur cette place dans sa McLaren pour fêter son titre, et les tribunes pourraient servir aux défilés du 14 juillet, pourquoi pas ? Mais le PSG ne peut pas m'échapper, je suis très confiant.

footlog : "C'est un gros scoop ça, Flavio ! Vous avec déjà commencé à négocier avec les actionnaires du club ?"

Flavio Briatore : J'ai déjà rencontré une demi-douzaine de dirigeants, un à chacun de mes passages dans votre belle capitale. Marrant, ils ont tous le titre de président à Paris ! Et je peux m'entendre facilement avec les actionnaires : Colony Capital et moi sommes complémentaires. Eux sont experts en immobilier et moi en sport. Et il y a du potentiel dans cette équipe...

footlog : "Quels sont à vos yeux les meilleurs atouts sportifs du PSG ?"

Flavio Briatore : Le club a des joyaux sous-exploités. Tenez Ceara, par exemple. Vous vous souvenez de son coup de génie contre Caen ? Ce joueur saura parfaitement se crasher artistiquement dans les panneaux publicitaires. Non seulement on manipule le résultat du match mais en plus on fait une fleur à un sponsor. Win-win-(et comme d'habitude avec le PSG) lose. Il faut aussi mieux capitaliser sur les anciens joueurs : Bernard Mendy a une dynamique formidable et une capacité d'aspiration phénoménale - j'ai encore en mémoire son dépassement de Roberto Carlos dans la chicane droite du Stade de France en sixième vitesse, une merveille. Ce type est capable de supporter une bonne centaine de G de pression.

footlog : "Une centaine ? Vous n'exagérez pas un peu sur ce coup ?"

Flavio Briatore : Pas du tout. Bernard est tout à fait en mesure de résister aux sifflets de 100 abonnés de la tribune G. Bon, je suis un peu moins sûr pour Boulogne et Auteuil mais il ne joue ni dans les buts ni dans l'axe donc pas de problème pour lui.

footlog : "Au niveau recrutement, à part le retour de Mendy, vous avez d'autres noms en tête ?"

Flavio Briatore : L'entraîneur. Il me faut un expert et je ne vois personne de mieux qualifié que Jean Todt.

footlog : "Jean Todt ? Mais il ne connait rien au foot !"

Flavio Briatore : Comme moi d'ailleurs ! Mais là n'est pas la question. Avec lui les joueurs vont enquiller les tours de piste sans rechignier. Et puis personne ne gèrera avec autant d'autorité et d'efficacité la profondeur de notre banc : Jeannot sait sélectionner les joueurs par un simple jet de pièce en l'air.

foolog : "Le projet semble parfaitement cohérent, en effet... Flavio Briatore au PSG, on peut donc annoncer le scoop à nos lecteurs ?"

Flavio Briatore : Avec ma bénédiction ! Mais faites vite : Sarkozy essaye de me prendre de vitesse en plaçant le club chez son ami Arnaud Lagardère. Le petit veut relancer le Matra Racing de son père avec Luis Fernandez et Alain Prost au volant.

2009.08.26

Serissima : Serie A Plus ou Moins

L'Italie va mal.

Les Champions du Monde se portent toujours mieux que leurs voisins transalpins (eux au moins seront du voyage pour la Coupe du Monde 2010), mais le championnat souffre face à ses rivaux Espagnols et Anglais.

L'âge d'or des décennies 1980-1990 semble révolu, et l'arbre vieillissant du Milan AC ne suffit plus à cacher l'absence de forêt dans les compétitions continentales. Kaka a rejoint la Liga, et le seul moyen d'attirer une star semble de l'échanger avec une autre (Eto'o contre Ibrahimovic).

La Serie A a donc engagé une rupture avec la Serie B comparable à celle qui donna naissance à la Premier League en Angleterre en 1992 : à partir de la saison 2010-2011, les deux divisions seront gérées de façon indépendante l'une de l'autre. La décision, prise en juillet dernier, vient d'être ratifiée ce mardi.

Depuis 2007, les droits TV se négociaient club par club, renforçant les décalages entre l'élite et le reste. Serie A et B faisaient néanmoins bloc. Désormais, l'élite peut négocier des contrats encore plus juteux, et renforcer la cohérence de son offre commerciale. On peut s'attendre à un rebranding, le "A" n'ayant aucun sens sans son "B". Pourquoi pas "Serissima" pendant qu'on y est ?

En revanche, les clubs ne se sont pas entendus sur la proposition du gouvernement de créer des cartes de supporters sécurisées pour endiguer la pandémie de violence dans les stades... à chacun ses priorités.

C'est pour cela que l'Italie va mal.

Au moins, avant de transformer leur championnat en grand barnum, les Anglais avaient-ils fait le ménage, revu la sécurité, repensé les stades, tiré les leçons du Heysel et de Hillsborough. Mais sur fond de crise financière et avec un Berlusconi à la tête du pays, les Italiens prennent le risque de cristalliser une situation fondamentalement malsaine.

footlog 2009

2009.06.07

Lee Keun-ho au PSG

Le club de la Capitale reviendrait à la charge pour signer l'attaquant coréen Lee Geun-ho (Lee Keun-ho) et en "qualité" de supporter du PSG, je m'en réjouis.

Lee est un bon joueur, mais j'aurais surtout plus souvent l'occasion de suivre le club de mon coeur (ou plutôt de mon pacemaker) se ridiculiser en direct sur les écrans sud-coréens. Moins côté qu'un Park Ji-sung et même qu'un Park Chu-young, cet attaquant viendrait renforcer l'intérêt des médias locaux pour la Ligue 1, et pousser le diffuseur actuel à passer en boucle d'autres images que celles de l'AS Monaco*.

Si la Premier League lorgne depuis un moment sur le numéro 10 de la Principauté, on se presse moins au portillon pour l'ex attaquant du Jubilo Iwata. D'ailleurs, de guerre lasse, celui-ci a récemment resigné avec le club japonais après des mois d'essais infructueux en Europe.

Le PSG revient à la charge parce que Lee ne coûte pas trop cher et peut rapporter gros... et pas seulement pour les produits dérivés sangerminois en Asie. Aux qualités habituelles des joueurs coréens (sérieux, persistance dans l'effort, vivacité, sens du collectif), il ajoute une efficacité rare. Sa faim de jeu de ressent dans ses stats, impressionnantes depuis son retour au Japon.

A son habitude, Paris se réveille sans doute trop tard, et peut-être pour de mauvaises raisons (contraintes budgétaires). La cote du joueur a logiquement remonté, et je ne suis pas certain que pour les transferts, la charnière Alain Roche - Antoine Kombouaré fonctionne nécessairement mieux que la charnière Alain Roche - Paul Le Guen. Au moins le Néo-Calédonien a-t-il l'habitude de composer avec des ressources limitées.

Parmi les autres options : un talent national confirmé (Kevin Gameiro, le pendant idéal à Ludovic Giuli), ou une seconde chance offerte à un étranger déjà en L1 (ex attirer Mevlut Erding, réveiller Mateja Kezman).

footlog

 

* "Merci Park Chu-young" d'avoir ouvert la voie.

2008.09.21

La bulle coince Arsenal, ESPN lorgne sur la Premier League

Il y a un peu plus de deux ans, Arsenal se payait une pub dans le Financial Times pour une vaste opération immobilière sur le site de leur ancien stade (cf "Highbury aux premières loges" - 20060326).

Cette semaine, le même FT se fend d'un article sur les possibles impacts de la crise immobilière : le club se prépare à une vague d'annulations, et ne recueillera vraisemblablement pas autant de millions de Livres que prévu dans l'opération. Les 65 premiers appartements commercialisés - sur 680 - avaient rapporté 18,7 millions £, et Arsenal prévoyait encore, en début d'année, un profit total de 100 millions pour 350 millions de ventes.

En dépit d'un contexte économique et financier désastreux (y compris dans la Russie chère à Abramovich), la Premier League continue à attirer les investisseurs. On l'a vu au niveau des clubs avec Manchester City (de plus en plus City et de moins en moins Manchester depuis l'irruption des emirati d'ADUG - Abu Dhabi United Group for Development and Investment), et on le voit au niveau des droits TV avec les ambitions déclarées de Bob Iger, le nouveau président de Disney.

Mickey a en effet observé que la coupe aux grandes oreilles avait trouvé son public aux States. La Champions League marche fort, et la Premier League présente un potentiel intéressant. Surtout, décrocher les droits pour le Royaume Uni marquerait le véritable décollage de la marque ESPN en Europe. Jusqu'à présent, le fleuron sportif du groupe se construisait à peu de frais une notoriété sur le vieux continent en diffusant des affiches plus ou moins délavées sur ESPN Classic, mais la maison mère veut passer à la vitesse supérieure, et envisage même des acquisitions. Si Bouygues veut faire la culbute, c'est peut-être le moment de se débarrasser d'Eurosport.

Au rayon presse, Time Warner guette également l'opportunité pour son Sports Illustrated.

En France, le PSG Classic continue à écumer les étagères poussiéreuses pour piocher des vieilles gloires à bon compte : Ronaldo ne dirait pas non, Cantona se tâte encore, et George Best reste pour le moment muré dans le silence.

2007.08.08

Milliband vote Wenger

Le nouveau Ministre des Affaires Etrangères grand-breton adore Arsenal et son coach. Sa philosophie s'inspire d'ailleurs ouvertement d'Arsène Wenger : faire en sorte que les siens donnent le meilleur d'eux-même plutôt que de miser sur les failles de l'adversaire.

Son boss préfère le foot de son Ecosse natale et pourrait donc nourrir un faible pour sir Alex, dont la stratégie repose plutôt sur une course permanente à l'armement pour empêcher la concurrence d'avoir accès aux plus grands joueurs. Du reste, David Milliband n'était-il pas un concurrent potentiel au poste de Premier Ministre ?

A défaut du physique de jeune premier de son ministre, Gordon Brown bénéficie d'une tête bien faite et d'une vision du jeu assez remarquable. Le successeur de Tony Blair a pourtant perdu l'usage d'un oeil au rugby dans sa jeunesse. Ce faux flegmatique n'a donc pas peur d'aller au contact (NB : cela ne l'empêche pas de rêver comme une midinette : Brown verrait bien George Clooney jouer son rôle un jour, mais je verrais plutôt Terry Jones au casting).

Comme pour les clubs de Premier League, la principale question reste de savoir combien d'éléments ce gouvernement va pouvoir conserver à l'abri des investisseurs russes ou américains.

2007.04.19

David Dein écarté - Wenger et Henry en souffrance

Stan Kroenke a donc eu la peau du numéro 2 d'Arsenal, protecteur de l'âme du club et du beau jeu prodigué depuis une décennie par la bande à Wenger. Plus rien ne s'oppose désormais à une révolution de palais dont le technicien alsacien pourrait faire les frais. Pas sûr que ses jeunes pousses continuent à s'épanouir librement sans obligation de résultats à court terme. Pas sûr que Titi Henry accepte de travailler à la chaîne au sein de l'écurie d'un vulgaire oligarque abramovichien.

Terminé les Wenger et les Mourinho. Terminée la renaissance du jeu, terminées les fresques sixtines et l'explosion d'une sensualité débridée. On veut du Hiddink, du commando, des stats formatées pour les William Hill et autres Ladbrokes, des joueurs lisses et créatinés, et de bons vieux chocs télégéniques façon Monday Night Football.

La Premier League s'oriente implacablement vers sa phase II à mesure que les grosses franchises s'approchent de la masse critique à partir de laquelle elles pourront s'affranchir de l'archaïque système de promotion - relégation pour créer une ligue fermée à l'américaine. Le ticket d'entrée au club devient prohibitif mais cela fait partie du jeu.

Pas du jeu de football, cela s'entend...

L'UEFA peut faire barrage en sauvant le jeu et le sport. En protégeant les sélections également. Et en sauvant la diversité qui assurera la survie de l'espèce. Alors savourons à sa juste valeur ce sympathique Pologne Ukraine 2012 qui fleure bon les années 80 de Platini, Boniek et Blokhine.

2006.12.13

Take a walk on the Merseyside, you'll never walk alone

Dubai International Capital LLC a les yeux de al Chimen pour le Liverpool FC et se verrait bien récupérer la franchise, au grand dam d'Arsène Wenger. Celui-ci a beau se placer sur le plan de l'éthique sportive (un Roman Abramovitch ça va, trois-quatre milliardaires bonjour les dégats), il doit tout de même se poser des questions dans son Emirates Stadium flambant neuf : c'est moi qui fait la pub et ce sont mes concurrents qui en récoltent les fruits !

Vous vous souvenez du tollé soulevé par la concession de nombreux ports américains à Dubai Ports World ? L'Administration Bush avait été accusée de brader l'économie et la sécurité nationale au profit de ses éminents et émirants amis. Eh bien DP World appartient à DIC. Ou plutôt appartenait puisqu'ils viennent de revendre 6 ports à AIG Global Investment Group. Hasard du calendrier ? La défaite Républicaine aux mid-term elections a sans doute accéléré le processus. Bras armé de Dubai Holding, DIC est en effet très proche de fonds américains ultraconservateurs comme KKR (l'ancienne boîte de Lobby Dick Cheney a connu son heure de gloire en interprétant Ali Burton et les 40 voleurs dans le désert Irakien - le "R" de KKR figure d'ailleurs au board de DP World) ou l'incontournable Carlyle (usine à recycler les bons soldats et supporters d'USA Inc style John Major, James Baker III, tonton Ben Laden...).

Voilà pour l'aspect politique, logique pour un groupe détenu par les monarques de ce charmant Emirat. DIC s'avère surtout un outil économique majeur pour le rayonnement de Dubai à l'étranger. Liverpool a échappé aux magnats thailandais mais pourrait bien rejoindre ce que j'appellerai la nouvelle armée rouge des vassaux du désert.

Je m'amuse souvent à faire le parallèle entre Dubai et la Chine, deux pays à la fois figés dans des structures étatiques ultra contrôlées et engagées dans un capitalisme ultra impérialiste, s'affrontant parfois directement dans la course aux acquisitions à l'étranger. Dubai comme la Chine sont en réalité gérés comme de grandes entreprises. Mais autant en Chine, le conseil d'administration peut capitaliser sur une expertise plusieurs fois millénaire dans la stratégie la plus subtile (Sun Tzu n'eût pas appris grand chose de Machiavel) autant à Dubai, le court terme prévaut et l'hubris semble proche, à l'image de cette interminable Burj Dubai, une tour de plus de 800 m qui croît à la vitesse d'un étage tous les trois jours.

2005.11.26

George Walker Worst

Je me permets d'exhumer ce texte que j'avais commis l'an dernier en hommage à un grand joueur porté sur le rouge...

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La légende de Worst repose autant sur son diabolique pied gauche que sur son redoutable lever de coude. Car quand il s’agissait de descendre les half pints, le demi de Preston North End ne faisait jamais les choses à moitié. Même suffisamment imbibé pour faire par sa seule haleine sombrer l’ivrogne le plus aguerri dans un profond coma éthylique, George Walker Worst continuait à affoler les défenses de sa classe éblouissante. « Le bougre savait parfaitement maîtriser la vessie », résuma le père Andrews Bock à l’enterrement de son ami (à cette époque, le ballon se fabriquait toujours sur la base d’une vessie de porc).

Worst fit pourtant une fois scandale en s’exhibant ivre mort, mais dans le pire des contextes : alors même qu’il recevait son titre de Member of the British Empire des mains de la grande Reine Victoria. C’est ainsi que fut révélé son pire handicap, proprement inconcevable dans l’Angleterre victorienne : son surprenant métabolisme le rendait incapable de tenir le thé.
Stéphane MOT 2004.