2010.07.03
Dommage
Comme beaucoup sans doute, je rêvais d'une demi-finale Brésil-Ghana sans trop y croire. L'Uruguay a arraché sa qualification comme au tour précédent, avec la complicité d'adversaires bien généreux, c'était prévisible. Pour les Pays-Bas, la surprise vient moins du résultat que de la manière : les Néerlandais avaient le jeu pour empêcher le Brésil d'aller au bout, mais n'ont même pas eu besoin de le sortir de l'emballage.
Les Auriverde leur ont offert une victoire trop facile en arrêtant de jouer en début de seconde période après avoir concédé un but limite gag, et bien sûr en n'arrivant pas à tuer le match avant la mi-temps. Welsley Snijder a fait ce qu'il fallait comme il fallait, Arjen Robben nous a fait regretter le très élégant Dennis Bergkamp en se enchaînant les dribbles persos, chutes spectaculaires et faux cris de douleur, et van Bommel, fidèle à lui-même, a collectionné les fautes à 40 m. En face, Kaka et compagnie ont certes fait admirer leur toucher de balle, mais c'est Maicon qui a survolé les débats par son sérieux et son tranchant. Lui peut quitter la compétition la tête haute.
Asamoah Gyan aussi : s'il a loupé l'occasion de sa vie avec ce pénalty au bout de la prolongation, il a eu le courage de le tirer, comme d'autres tout aussi décisifs avant. Ce Ghana peut avoir des regrets, mais il est tombé avec les armes, pas comme le Nigéria ou le Cameroun.
Bon. Je suppose que maintenant l'Allemagne va éliminer l'Argentine et le Paraguay l'Espagne. Pour la crédibilité de cette Coupe du Monde, je souhaiterais autant éviter de voir le Paraguay en demies. Quant à l'Argentine, elle est prévenue : après 1990 et 2006 elle sait à quoi s'attendre. Et l'exemple Brésilien pourrait servir : les gris-gris c'est joli, mais il en faut plus pour battre un ténor européen.
Et l'Argentine 2010 demeure nettement inférieure à l'Argentine 2006. Elle marque beaucoup mais jusqu'à présent, question attaquants, j'ai été beaucoup plus convaincu par le duo bavarois Thomas Muller - Miroslav Klose que par Higuain.
OK. Messi-Tevez, c'est encore autre chose.
footlog 2010
02:07 Publié dans Coupe du Monde 2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : uruguay, brésil, pays-bas, ghana, argentine, allemagne, paraguay, espagne, wesley sneijder, arjen robben, robinho, kaka, asamoah gyan
2010.06.15
La Croisière ne s'amuse pas
Désormais en vitesse de croisière, le Mondial 2010 aligne ses trois matchs quotidiens sans vraiment convaincre. La faute à ces maudits vuvuzelas mais aussi à ces matchs trop serrés se jouant sur une faute de main de gardien, une erreur offensive, ou comme ces pauvres Algériens face aux Slovènes (0-1), sur les deux à la fois. Et puis il y a le Paraguay, cet éternel abonné aux matchs fermés, parfaitement entré dans la compet et la Squadra Azzura. Heureusement, l'Australie et probablement son ancien compère océanien la Nouvelle Zélande* permettent aux buteurs de soigner leurs stats.
Hier, grosse déception pour le Cameroun, particulièrement maladroit devant un Japon bien parti pour les huitièmes après le hara-kiri danois face aux Pays Bas.
Enfin, tout n'est pas perdu : le Ghana, lui, a réussi à muscler son jeu, et aujourd'hui, le groupe de la mort nous propose deux affiches émoustillantes : Côte d'Ivoire - Portugal et Corée du Nord - Brésil.
footlog 2010
* seul espoir pour les All Blacks : ces Slovaques en entrée.
Voir aussi le calendrier, les pronos.
02:46 Publié dans Coupe du Monde 2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cm2010, corée du nord, brésil, algérie, slovénie, australie, nouvelle zélande, japon, cameroun, ghana, serbie, pays bas, danemark
2010.06.13
Messi en forme
Cette Coupe du Monde est maintenant bien lancée. En dépit du score étriqué contre le Nigéria (1-0) et des loupés de Gonzalo Higuain (son duel à distance avec Milito parait mal engagé), l'Argentine est au niveau et Messi en forme. Reste à confirmer pendant un mois, ce qui n'est pas vraiment acquis. Don Diego, pavarotique avec sa barbichette, a pu tester la profondeur de son banc sans affecter la vitesse de jeu de sa sélection.
Inversement, pas d'inquiétude pour l'Angleterre de Capello si ce nul face aux States (1-1) s'inscrit dans la préparation progressive à l'Italienne. Les US confirment pour leur part un parcours solide en Coupe des Confédérations et la montée en puissance inéluctable d'un futur grand du football mondial.
Confirmation également pour la Corée du Sud : à défaut de se qualifier pour les huitièmes, les guerriers taeguk auront au moins glané une victoire en Coupe du Monde pour la troisième édition consécutive (KOR-GRE 2-0). Surtout, ils n'ont jamais donné l'impression d'être en danger, à part peut-être sur la toute première action grecque. La qualité du collectif s'est spectaculairement améliorée depuis l'année dernière, et les trois générations de joueurs fonctionnent enfin parfaitement ensemble. Le jeune gardien JUNG Sung-ryong, encore un peu léger sur ses sorties, a mille fois plus rassuré que le vieillissant Lee Won-jae. De bon augure pour l'avenir, y compris à court terme : cette équipe peut poser des problèmes à l'Argentine.
Pour la troisième journée, trois affiches assez exotiques : je suivrai en priorité Algérie - Slovénie avec un bon espoir pour les Fennecs, mais Serbie-Ghana peut donner. Allemagne-Australie parait a priori trop déséquilibré, mais qui sait...
footlog 2010
* déjà
Voir aussi le calendrier, les pronos.
07:08 Publié dans Coupe du Monde 2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cm2010, corée du sud, argentine, nigéria, grèce, usa, angleterre, algérie, slovénie, serbie, ghana, allemagne, australie
2008.01.29
CAN 2008
On pourra toujours renâcler devant les champs de faux rebonds, les arbitrages maison, la corruption ou l'indigence des dirigeants, la CAN se déguste sans modération.
Déjà, l'Europe n'est pas vraiment bien placée pour dénoncer les champs de patate de ses voisins du sud (Paris ou Monaco n'ont qui plus est pas l'excuse d'être des mégalopoles trop mobilisées sur leurs bidonvilles pour investir dans des pelouses décentes). Quant à l'arbitrage, la corruption ou l'indigence des dirigeants, ils ne quittent guère la une des media que lorsqu'une vague de violence déferle dans les tribunes en Italie ou aux Pays-Bas*.
Ensuite ça joue : on ne ferme pas, on tire de loin, on tente, on marque, les buts d'anthologie comme les surprises ne manquent pas.
Et puis les super-joueurs ne sont pas à contre-emploi, noyés dans des systèmes castrateurs : ils s'amusent et se livrent totalement pour leur pays, sans calculer. Les Feindouno, les Drogba, les Essien... tous donnent une leçon au vieux continent de la part de celui qui a tout donné à l'humanité et au foot.
Car Pelé ou Ronaldinho viennent d'Afrique. Idem pour Cruijff ou, que cela lui plaise ou non, Milan Baros. C'est en Afrique que l'on a appris à tenir debout, et c'est en Afrique que le foot continue à évoluer le plus vite dans toute sa diversité. A presque chaque édition de la CAN, le nombre de favoris augmente, et ce roulement rejaillit logiquement sur la représentation en Coupe du Monde.
Sur ce dernier point, l'Afrique souffre toujours d'une sous-représentation scandaleuse par rapport à l'Europe (autant de fédérations mais presque trois fois plus de pays qualifiés) et bien sûr l'Amérique du Sud. Elle resserre toutefois l'écart, et hébergera enfin la plus prestigieuse des compétitions sur son sol. Reste à renforcer les championnats nationaux et à donner aux clubs africains d'autres occasions d'affronter leurs homologues européens et sud-américains dans des compétitions relevées.
Même au coeur des Alpes, je ne suis pas certain que l'Euro 2008 nous offre autant de bouffées d'air frais...
* je n'accablerai pas Paris, déjà citée et en phase de guérison sur ce plan (entre autres)
12:02 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : CAN, Afrique, Pascal Feindouno, Didier Drogba, Michael Essien, Milan Baros, Ghana
2006.06.28
Le groupe de l'amor
Raymond Domenech est passé de l'autre côté de la zone hier. Son sourire, encore tendu après le match contre le Togo, trahit enfin ses certitudes et un vrai bonheur. Partagé. Pour voir Jacquet dans cet état, il avait fallu attendre la victoire finale contre le Brésil mais ici, peu importe le résultat des quarts, le groupe France fait enfin plaisir à voir.
Ces sourires larges comme Copacabana, ces accolades entre titulaires, remplaçants et entraîneurs en disent plus long que les phases de jeu certes parfaitement maîtrisées mais sans grand génie. Carbo mais la banane des grands jours, Thierry Henry rigole de sa prestation du jour ; celle d'un nouveau type de joueur né des nouvelles règles du hors-jeu : le "hors jeu fixatif", un leurre pour détourner les missiles défensifs des véritables attaques, une vilaine verrue* au milieu des défenses les plus lisses - on n'arrive pas à s'en débarrasser et elle empêche les belles mèches de tenir. A se demander si cette nouvelle arme tactique ne relève déjà plus du hasard (cf hier les trois buts brésiliens en plus de celui de Ribéry).
Les Bleus nous ont au passage réconciliés avec cette Coupe du Monde : du jeu, des buts, un arbitrage parfait, un bon esprit (en zappant rapidement Aragones), et au bout du compte la meilleure équipe a gagné sans discussion possible. Trop tendre et respectueuse, l'Espagne n'avait pas assez faim hier. Le départ de Raul a laissé la jeune classe seule face à ses professeurs ; plus personne n'a alors osé mettre le désordre dans la salle : on attend sagement la sonnerie en se passant proprement la baballe, rien ne se passe.
Hier, il s'est pourtant passé quelque chose. Le groupe France a prouvé que son discours ne relevait pas de la méthode coué, mais aussi démontré qu'il préparait l'avenir : Zidane passe habilement le témoin à Ribéry sur et en-dehors du terrain, et ce premier but en Bleu et en Coupe du Monde, avec l'adoubement du boss et l'affranchissement du buteur (TH faisant signe à FR de continuer et assumer ses responsabilités), sera bigrement utile pour faire franchir durablement un palier aux survivants de 2006.
Bien sûr, cette équipe ne peut gagner qu'en pleine possession de ses moyens physiques, et samedi elle présentera ses titulaires très sollicités face à un Brésil très économe de ses efforts jusqu'à présent, mené par un Ronaldinho habitué à ne sortir le grand jeu que dans les grandes occasions...
Le match contre le Ghana n'en était pas une à cause d'un juge de ligne peu perspicace sur le second but brésilien, mais surtout à cause de la faiblesse des centres et tirs de loin du Ghana. Condamnés à passer par le centre en profondeur, les Ghanéens n'ont pas pu transformer leur domination (circulation de balle, condition physique). La présence d'un Michael Essien aux vingt-cinq mètres eût pu faire la différence... dommage, dommage.
Bon. Il est temps d'atterrir les gars... séance de rattrapage pour tout le monde : les deux premiers jours sans foot coïncident avec le début des soldes.
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Bons points : Willy Sagnol (FRA - tout simplement impérial, impassable, monumental, et sans lequel Fernando Jose Torrez Sanz eût sans doute fait plus mal encore) - Joaquin Sanchez Rodriguez (ESP - on ne danse pas la samba avec un seul bonhomme aux percussions) - Nelson de Jesus Silva Dida (BRA - le sauveur du Brésil s'appelle Jésus, il domine la foule des joueurs de plage en étalant ses grands bras et en multipliant les Pan de Azucar) - Richard Kingston (GHA - si les Ghanéens n'ont perdu que 3-0, ils savent qui remercier)
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* en l'occurence, Aragones oserait peut-être le terme de "point noir"
09:34 Publié dans Coupe du Monde 2006 | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : France, Espagne, Brésil, Ghana
2006.06.23
Les Bleus au Musée des Arts Premiers ?
Le Musée des Arts Premiers ouvre ses portes aujourd'hui ; la place de n°1 mondial des Bleus appartient peut-être à un lointain passé, l'équipe doit se souvenir où elle a puisé sa force : dans l'humilité, le respect de l'autre, et à la source (Afrique, Océanie, Amériques).
Retour aux sources également pour le foot brésilien : le match contre le Ghana promet un peu plus que cet étrange Brésil-Brésil où dix Japonais sont venus contrecarrer les plans de Zico et Santos.
Eternel retour pour Guus Hiddink : après avoir échoué d'un souffle face au Brésil avec la meilleure équipe de la Coupe du Monde 1998 (Pays-Bas), après avoir mené la première équipe asiatique en demi-finales pour la Coupe du Monde 2002 (Corée du Sud), le voici qu'il mène la première équipe d'Océanie au-delà du premier tour pour la Coupe du Monde 2006 (Australie). Il était temps : l'Australie quitte l'OFC pour l'AFC et portera désormais l'étendard de la confédération de Chung Mong-Joon. A propos : Hiddink retrouvera l'Italie en huitièmes...
Enfin, un petit gros chasse l'autre. C'était cousu de fil blanc (et annoncé de longue date - cf "Exclusif - Les palmarès 2006" - 20051225) : Ronaldo rejoint Gert Müller sur les tablettes, mais avec une écriture plus cursive que sur ses derniers matchs... les gros joueurs ne meurent jamais.
Décidément, le foot a son histoire... à nos Bleus de se souvenir qu'il demeure avant tout un art vivant.
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Bons points : Gianluigi Buffon (ITA) - Pavel Nedved (CZE - peut-être le meilleur joueur de ce premier tour malgré la défaite contre le Ghana - quels matchs contre les Etats-Unis et l'Italie !) - Yoshikatsu Kawaguchi (JAP - malgré sa toile sur la frappe de Juninho - j'hésite pourtant à nommer Alessandro Santos mais ce serait faire perdre la face à un peuple aussi raciste) - Cicero Joao de Cesare Cicinho (BRA - malgré son absence sur le but nippon).
Pas vu suffisamment pour juger : GHA-USA et HRV-AUS.
Groupe E
- la révélation : l'Italie est au rendez-vous et ça n'est pas une surprise. Mais de là à baisser son niveau pour retrouver celui de 1982... même l'Angleterre ne l'a pas osé !
- la confirmation : après avoir marqué les esprits en matchs de préparation, le Ghana n'a pas baissé le pied. Et Pavel Nedved n'a pas volé son Ballon d'Or (il pouvait simplement choisir une autre année que 2003, celle de Titi Henry).
- retour sur mes pronostics du 10/12/2005* : tout faux... le Ghana ne s'effondre pas après sa défaite initiale (le seul bon résultat), grosse déception pour les USA et scénario Côte d'Ivoire pour la République Tchèque.
Groupe F
- la révélation : rien à signaler dans un groupe sans génie (au Brésil de se réveiller pour la phase de coupe)
- la confirmation : l'Australie de Hiddink a réussi son pari.
- retour sur mes pronostics du 10/12/2005* : presque tout bon... 5 bons résultats sur 6 (j'attendais mieux du Japon face à la Croatie)
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* repris dans "CM'06 - Tous les résultats du 1er Tour" (20060606)
09:35 Publié dans Coupe du Monde 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France, Italie, République Tchèque, Etats-Unis, Ghana, Brésil, Japon, Australie
2006.06.13
La Coupe s'élève
La journée d'hier a enfin apporté le piment qui manquait à cette belle compétition : le final d'Australie-Japon m'a comblé, la première grosse bourde d'arbitrage est finalement réparée et l'Italie s'est montrée conforme à son statut de grandissime favori (je maintiens même si ça ne me fait pas plaisir : ils seront champions du monde). Les stars répondent présent : l'Italie et la République Tchèque impressionnent, Nedved, Essien, Totti semblent dans le rythme et Hiddink soigne sa côte de popularité à Séoul en se frittant avec des officiels nippons (ne cherchez pas le contrepet).
A l'exception d'un Costa Rica hors de condition physique, ça joue plutôt bien jusqu'à présent. Les duels s'équilibrent globalement sur les plans techniques et physiques, la culture tactique faisant la différence et le plus petit dénominateur commun se situant à un niveau rarement vu dans un Mondial.
Ce soir, la France devra faire la décision rapidement puisque les deux principaux joueurs de rupture (Ribéry et Wiltord) entameront le match. Je n'ai pourtant pas trop d'inquiétude pour les Bleus au premier tour - c'est par la suite que leur moyenne d'age record (près de 30 ans) finira par les perdre. Quand je vous dis que cette Coupe du Monde ressemble à celle de 1986...
Et naturellement, j'attends avec impatience le match clef de ce Groupe G : la Corée du Sud doit impérativement déjouer les sortilèges qui semblent s'accumuler autour de cette rencontre. Et les deux équipes ont accepté de mettre un couvercle sur le chaudron de Francfort : les tests ont démontré que le toit permettait de diminuer la température de deux à trois degrés sans géner la circulation de l'air.
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Bons points : Pavel Nedved (CZE, très en jambes tout au long du match) - Eddie Johnson (USA - à l'image de son équipe : animée, fluide et honnête sans être brillante pour autant) - Luca Toni (ITA - décidément un joueur à part) - Michael Essien (GHA - énorme et magnifique - dommage qu'il n'ait cadré qu'un seul de ses six-sept tirs) - Tim Cahill (AUS - a rompu la monotonie des attaques australiennes et réparé l'injustice du but nippon) - Yoshikatsu Kawaguchi (JAP - à l'inverse de son équipe, ne méritait pas d'encaisser 3 buts).
10:00 Publié dans Coupe du Monde 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cm2006, Corée du Sud, Ghana, Italie, USA, République Tchèque, Australie