2012.06.11
Les Trois Souris Qui Rugissaient
Je me souviens de la une de France Football avant le premier match des Bleus à la Coupe du Monde 1982: "Messieurs les Anglais, tirez les premiers". Bryan Robson avait poliment RSVP en crucifiant Ettori d'un coup de tête après à peine 27 secondes.
Cette fois-ci, The Sun l'a joué moins fair play en projetant la croix de Saint George sur la Tour Eiffel et l'Arc de Triomphe la veille du France Angleterre de l'Euro 2012*. Une victoire certes, mais de nuit et en l'absence d'opposition, rien à voir avec la très glamour invasion de New York par l'armée du Duché du Grand Fenwick dans "La Souris qui rugissait", un chef d'oeuvre réalisé à une époque bénie où les Anglais ne pouvaient pas encore nous narguer avec 1966, et où la France plaçait même plus de clubs en finale de Coupe des Champions (un - zéro).
Avec son pitoyable débarquement de juin 2012, le torchon murdochien veut donc nous faire passer son erzatz de souris pour les trois lions de la sélection et de fait l'Angleterre a les moyens de faire parler la poudre. Tout dépendra des défenses et sur le papier, celle des Bleus a tout de même un poil de gueule: d'un côté Lloris, Debuchy, Rami, Mexès, Evra, de l'autre Joe Hart... j'arrêterai là par charité.
Complété par Cabaye, Alou Diarra, Malouda, Nasri, Ribéry et Benzema, le onze de Blanc tient relativement bien la route et me rappelle un peu la cuvée 1996. Il ne connaitra vraisemblablement pas la même réussite (un bon Euro suivi d'un triomphe mondial et d'un autre continental), mais on peut recommencer à rêver.
Allez. Une petite victoire des Bleus ce soir combinée à un petit nul entre Ukrainiens et Suédois, et je serai prêt à passer l'éponge sur la blague de potache du Sun.
footlog 2012
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* "Show 'em no merci - We beam flag on Eiffel Tower for 3 Lions"
10:51 Publié dans Les Bleus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro2012, france, angleterre, ukraine, suède, cm1982, france football, bryan robson, jean-luc ettori, laurent blanc, espagne, italie
2011.07.18
Les Bleues championnes du monde
Le Japon a donc remporté à Francfort la 6e Coupe du Monde de Football Feminin 2011 à la suite d'une finale haletante et d'une compétition réussie à tous les niveaux à commencer par le jeu.
Le onze nippon a terrassé en quarts l'Allemagne, double tenante du titre et archifavorite à domicile, et en finale les Etats-Unis, grands spécialistes de l'épreuve et tombeurs des Brésiliennes de Marta (quintuple meilleure joueuse du monde FIFA) en quarts, mais trop maladroits au moment de verrouiller un nouveau titre (premier but égalisateur offert, séance de tirs aux buts catastrophique).
Les Français retiendront le parcours inédit des autres Bleues jusque dans le dernier carré. Une première prolongeant le récent triomphe de l'Olympique Lyonnais en Ligue des Champions, et prolongée par une qualification automatique aux JO 2012, à Londres.
Ce parcours m'a beaucoup fait penser à celui de la bande à Hidalgo en 1982 : une demi-finale inespérée laissant même entrevoir quelques regrets (avec Abby Wambach dans le rôle de Horst Hrubesch - pour le jeu de tête, pas la tronche), mais aucune victoire contre les ténors. J'attendais donc logiquement la défaite en match de classement contre la Suède.
Bravo donc à Louisa Necib, Sonia Bompastor, et Laura Georges, le trio retenu dans le onze majeur, mais aussi à Elodie Thomis, Gaetane Thiney, et Marie-Laure Delie, le trio d'attaque (2 buts chacune), au capitaine Sandrine Soubeyrand et à l'entraîneur Bruno Bini, et à l'ensemble du groupe. Bravo à celles et ceux qui les ont précédés et ont rendu possible les succès d'aujourd'hui : Élisabeth Loisel, Aimé Mignot, Marinette Pichon...
Cette précieuse expérience et les bonnes retombées médiatiques (amplifées par la formidable épopée de Homare Sawa et ses soeurs) doivent encourager les promoteurs du foot féminin en France sur l'ensemble de la chaîne.
A l'heure où Leonardo fait ses emplettes pour le PSG, les nouveaux maîtres des lieux seraient inspirés de continuer à investir dans leur équipe féminine, qui a placé 5 joueuses dans le groupe France (Laure Boulleau, Elise Bussaglia, Laure Lepailleur, Caroline Pizzala, Bérangère Sapowicz). Le Championnat de France ne rivalisera probablement pas avec la ligue pro américaine Women's Professional Soccer*, mais renforcer la visibilité de l'élite favorisera les vocations sur l'ensemble des tranches d'âge.
Espérons simplement que le feu des projecteurs ne remettra pas en cause le fair play remarquable qui règne sur le football féminin.
footlog 2011
(nouveau - retrouvez footlog sur Twitter : @footlogbis)
* annoncée sur footlog : "WPS - c'est comme si c'était fait", et fort bien lancée depuis. Marta a rejoint la nouvelle franchise des Western New York Flash.
03:55 Publié dans Foot féminin | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : foot féminin, coupe du monde foot feminin, france, suède, marta, abby wambach, japon, usa, allemagne, homare sawa, louisa necib, sonia bompastor, laura georges, jeux olympiques, wps, ol, elodie thomis, gaetane thiney, marie-laure delie, bruno bini, michel hidalgo, cm1982, horst hrubesch, western new york flash, psg, leonardo, bérangère sapowicz, laure lepailleur, laure boulleau, caroline pizzala, elise bussaglia, fair play, Élisabeth loisel, marinette pichon, aimé mignot, sandrine soubeyrand
2009.08.13
La martingale du Martégal
But.
Je repense à Denisot lâchant le mot comme on dit "tiens, une mouche" entre la poire et le fromage à la fin d'un repas bien arrosé. C'était un Chypre-France qualificatif à la Coupe du Monde 1982, à une époque ou la France gagnait tous ses matchs contre les fameuses "petites équipes" avec un minimum de quatre buts d'écart.
But.
En l'occurence, cela devait être le six ou septième pion, sur un authentique champ de patates. Rien à voir avec le "champ de patates" ferogien dénoncé par Domenech pour excuser le score des Bleus à Thorshavn.
But.
1 à 0, donc, sur le même terrain où les mêmes Bleus avaient gagné 6 à 0 il y a deux ans, un siècle, une éternité. Déjà, à l'époque, je repensais à cette goleza contre les Chypriotes (voir "L'eau feroegineuse, oui"). Mais je radote, je radote, et d'ailleurs
But.
1 à 0 contre Mikkelsen, Bo, Tor Naes, Benjaminsen, Lokin, Samuelsen, Holst, Gregerssen, Davidsen, Olsen, Danielsen, sans oublier les remplaçants Edmundsson et Borg. Pas Borg Bjorn mais Borg Jakup a, le bientôt trentenaire du B36 Torshavn. Une pointure, ce Jakup a Borg : il a été nommé Footballeur de l'Année en Premier League en 2006 (Premier League de Faroe), a joué dans un grand club étranger (pour le Odense BK, une apparition en championnat pendant la saison 2003-2004), figure dans le top cinq des feroegiens les plus capés de tous les temps avec une soixantaine de matchs sous le maillot national, et a même planté deux buts en sélection (les deux à domicile, contre le Kazakhstan en 2003 et Malte en 2004). Excusez du peu.
But.
1 à 0. Excusez du peu.
But.
Tir en pivot d'André-Pierre Gignac, la France est toujours en vie dans la course à l'AfSud. La martingale du Martégal.
But.
Un but à la Lacombe. On souhaite au Toulousain de trouver le chemin des filets à domicile plus rapidement que son glorieux prédécesseur tricolore, qui dut attendre le crépuscule de sa carrière pour vaincre le signe indien au Parc des Princes.
But.
Contre les Roumains, par exemple. Et si APG pouvait remettre ça chez les Serbes, je promets de ne jamais lui demander d'arrêter de sucer son pouce.
10:59 Publié dans Les Bleus | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : andré-pierre gignac, france, raymond domenech, feroe, chypre, cm1982, bernard lacombe, roumanie, serbie
2007.09.28
France Football a 60 ans
Dominique Rocheteau sur sa moto à la veille du France-Pays Bas décisif pour la qualification à la Coupe du Monde 1982 : "à l'Orange, ça passe ou ça casse". Ce n'est pas mon premier FF ni le plus ancien de ma collection, mais je n'en ai pas loupé un numéro depuis. Au bout de dix ans, il m'a même fallu passer au mode abonné : pas question de louper la Bible du mardi même avec quelques jours de décalage (bonus : à cette époque pré-webienne, un exemplaire de France Football ouvrait bien des portes dans la petite communauté des footeux francophones de Séoul).
Sur ce gros quart de siècle, la Coupe du Monde 1982 demeure toujours un sommet. Si l'Algérie et le Cameroun ne s'étaient pas fait voler au premier tour, on avait probablement droit à une finale plus réjouissante que cet Allemagne-Italie. J'étais trop jeune pour la bande à Pelé mais avouez que ce Brésil 1982 avait du chien. Mettons Valdir Perez (gardien de quoi ?) de côté et observons la bête de près : Leandro, Oscar, Luizinho, Junior en défense, Socrates, Zico, Falção et Cerezo au milieu, et Eder devant pour compenser de sa frappe démente les limites de Serginho. Ajoutez Telê Santana aux manettes et pour la dernière fois à l'écran ce toucher de balle unique, déjà disparu l'édition suivante (avec ses stars vieillissantes, et les seuls missiles de Josimaaaaar en guise de feu d'artifice)... Pas fait mieux depuis.
Même avec l'Euro 84 de qui vous savez, le Dynamo de Loba, le Milan de Sacchi, le Barca de Johan, l'OM de 1989, l'académie de l'ASEC Mimosas de Guillou, et certainement pas avec la bande à Jacquet de 1998 (un groupe admirable mais un jeu sans surprise).
Le foot français est devenu champion et mixte, le foot européen est devenu post-Bosman et post-Heisel, et le foot mondial est devenu business et politique. France Football a dû attendre ses 60 piges et la concurrence du FIFA Player of the Year Award pour rendre son Ballon d'Or mondial. A peine moins pour ouvrir son site web et ressusciter sa Fantasy League (souvenez vous des seventies, où ça se jouait au nombre d'étoiles FF collectées par chaque joueur). L'éphémère France Foot 2 a disparu mais FF livre désormais deux fois par semaine (et quotidiennement sur internet) ses résultats des championnats les plus glamours aux plus obscurs, ses coups de coeur et ses coups de gueule, sa vision du jeu et des joueurs.
Le Ballon d'Or est mondial, et FF lui aussi sait se faire business et politique : FF fait de la pub et du sponsoring TV. FF fait des infidélités à Canal+ et convole avec TF1... FF grandit, mais reste le même. En fait, FF reste le même parce qu'il grandit : changer de dimension était indispensable pour conserver son indépendance.
Exploiter des espaces, créer des décalages, toujours rester en mouvement... telle est l'essence du jeu.
Bon anniversaire et merci.
11:59 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France Football, media, cm1982, Telê Santana, Brésil, Ballon d'Or
2006.05.15
Dans de beaux draps
Je ne reve de football - au sens litteral du terme - qu'une fois tous les quatre ans, a quelques semaines de la Coupe du Monde. En 1982, par exemple, j'effectuais le centre pour le but du 2-0 de la France contre l'Angleterre, un but d'Eric Pecout qui n'avait, meme a l'epoque, guere plus de chances que moi d'etre present sur le terrain. Dans la realite, les Bleus avaient finalement sombre 3-2 sous les coups de Robson & co.
C'est dans la nuit de samedi a dimanche que j'ai livre mon match de l'edition 2006 ; un match plein a me demener en vain au centre d'une attaque apathique sur un terrain ressemblant vaguement a la cour de mon ecole secondaire. L'adversaire du jour, les Pays-Bas, marquait a chacun de ses contres avec une facilite deroutante. Sur le premier but, un inconnu ressemblant plus a un ivrogne grassouillet qu'a un Barthez ou un Coupet, regarda tranquilement le ballon passer sous son nez, bien vautre sur un banc place au milieu des cages.
Le score final (six ? sept a zero ?) m'a suffisament traumatise pour me reveiller... pour le plus grand plaisir de ma charmante epouse qui se demandait a quel voltage un sorcier vaudou electrocutait une poupee a mon effigie, quelque part du cote de Port au Prince. J'ignore ce qu'il faut en deduire pour la suite (bon presage ? mauvais presage ?) mais une chose est sure : les annees passes et je decline meme en reve.
Dimanche matin, je me suis reveille avec une dechirure a la cuisse droite.
03:10 Publié dans Coupe du Monde 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humeurs, pronostics, cm2006, cm1982, blessures, france, pays-bas