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2010.06.18

Tirons la chasse

Merci aux Mexicains pour nous avoir épargné un match de plus bercé par de faux espoirs. Bien sûr, le match nul dans leur dernier match contre l'Uruguay, qui qualifierait avec certitude ces deux équipes pour les huitièmes, n'est pas garanti à 100%. Bien sûr, mathématiquement, l'espoir demeure pour les Bleus. Mais cette France ne mérite absolument pas la qualification, ni même le droit d'empêcher le pays organisateur de signer une victoire pour l'honneur le 22 juin prochain.

Comme en 2002, après deux rencontres de poule, j'en suis venu à espérer que les Bleus purifient la compétition de leur embarrassante présence, avec peut-être suffisamment de décence pour marquer au moins un but avant de plier bagages.

Après six ans de matchs nuls au propre comme au figuré, l'ère Domenech se referme sur un constat d'échec annoncé : onze ans à diriger nos meilleures générations d'Espoirs et six ans à diriger nos meilleures générations de A sans rien gagner, il fallait le faire et surtout il fallait oser le laisser faire, mais la Fédération Française de Football a assumé son choix jusqu'au bout.

L'heure est donc venue de tirer la chasse. D'évacuer Raymond Manuel Albert Domenech et Jean-Pierre Escalettes, de remettre le jeu et l'envie au coeur des Bleus. Le Président Elect Laurent Blanc a du pain sur la planche.

Jusqu'à présent, de l'envie de jouer, seuls Franck Ribéry, Jérémy Toulalan, et les talents cantonnés sur le banc par un sélectionneur totalement démotivé nous en ont montré un peu. Mais le Lyonnais manquera le 3e match, et le Bavarois a peut-être laissé un peu trop de gomme hier à assumer tous les rôles sur le terrain... à part peut-être celui de Hugo Lloris, qui me rappelle le Bruno Martini de l'après-Platini, condamné à jouer tour à tour libéro, stoppeur et numéro dix dans un groupe en dérive.

A défaut d'éviter la défaite face aux Bafana Bafana, espérons que Domenech aura au moins l'élégance de laisser les joueurs livrer leur dernier match à leur guise. Et à défaut d'avoir accordé à la génération 1987 des Nasri et Benzéma l'occasion d'emmagaziner l'expérience nécessaire aux prochaines Coupes du Monde, espérons que Domenech aura au moins l'élégance de permettre à Thierry Henry de partir en beauté, et au percutant meilleur buteur du Championnat de Grèce Djibrill Cissé (23 buts) de relayer le sympatique Gignac (8 buts cette saison).

Les supporters des Bleus peuvent se consoler en constatant que Raymond Domenech n'est pas le seul sélectionneur complètement aux fraises dans cette faiblissime compétition : hier, je m'attendais à souffrir en tant que supporter de la France et de la Corée, mais pas au point d'assister à deux non-matchs de cette amplitude.

Adversaire possible des Bleus en huitièmes à l'époque lointaine du tirage, la Corée du Sud ne doit qu'à un suicide collectif des Nigérians face aux Grecs la chance d'avoir leur destin bien en main pour leur dernier match. Je me réjouissais à l'avance de leur choc contre l'Argentine, mais Huh Jung-moo a vite douché cet enthousiasme : le sélectionneur coréen n'a rien trouvé de mieux que d'annoncer (parce que ce sélectionneur a au moins l'avantage de parler jeu et tactique) que son équipe allait coller aux Argentins comme du chewing gum pour les empêcher de jouer, alors qu'aucun de ses joueurs n'a l'expérience de ce type de vice, a fortiori celle d'un Gabriel Heinze. Le match a vite confirmé mes craintes : recrocquevillés d'emblée dans leur camp comme s'ils n'avaient que cinq minutes à tenir le 0-0 initial, les Coréens ont tout simplement oublié de jouer, de presser leurs adversaires, et bien sûr de sortir le chewing-gum du paquet. Les Argentins eux-même n'ont pas eu besoin de jouer, ni même d'ouvrir le score (Park Chu-young, excellent contre la Grèce, ne méritait pas cet honneur). En échange, ils ont eu l'élégance d'accorder un but casquette juste avant la mi-temps pour entretenir le suspense.

De retour des vestiaires, les Coréens se sont souvenus qu'ils étaient venus pour jouer au football, mais pas qu'ils étaient là pour assurer la qualification et limiter les dégats en cas de défaite. Le 4-1 final tient de la farce, comme le triplé de Gonzalo Higuain, à nouveau l'ombre de lui-même jusqu'à ce que la défense adverse le laisse pousser comme à la parade trois fois le cuir à moins d'un mètre du but vide.

Ces jours-ci, si un attaquant a un petit coup de mou sur le plan estime de soi, il n'a qu'à prier de rencontrer une équipe dirigée par Huh ou Domenech. Mais il a intérêt à faire vite parce qu'ils ne resteront pas trop longtemps en place.

Enfin j'ose l'espérer.

footlog 2010


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2009.08.13

La martingale du Martégal

But.

Je repense à Denisot lâchant le mot comme on dit "tiens, une mouche" entre la poire et le fromage à la fin d'un repas bien arrosé. C'était un Chypre-France qualificatif à la Coupe du Monde 1982, à une époque ou la France gagnait tous ses matchs contre les fameuses "petites équipes" avec un minimum de quatre buts d'écart.

But.

En l'occurence, cela devait être le six ou septième pion, sur un authentique champ de patates. Rien à voir avec le "champ de patates" ferogien dénoncé par Domenech pour excuser le score des Bleus à Thorshavn.

But.

1 à 0, donc, sur le même terrain où les mêmes Bleus avaient gagné 6 à 0 il y a deux ans, un siècle, une éternité. Déjà, à l'époque, je repensais à cette goleza contre les Chypriotes (voir "L'eau feroegineuse, oui"). Mais je radote, je radote, et d'ailleurs

But.

1 à 0 contre Mikkelsen, Bo, Tor Naes, Benjaminsen, Lokin, Samuelsen, Holst, Gregerssen, Davidsen, Olsen, Danielsen, sans oublier les remplaçants Edmundsson et Borg. Pas Borg Bjorn mais Borg Jakup a, le bientôt trentenaire du B36 Torshavn. Une pointure, ce  Jakup a Borg : il a été nommé Footballeur de l'Année en Premier League en 2006 (Premier League de Faroe), a joué dans un grand club étranger (pour le Odense BK, une apparition en championnat pendant la saison 2003-2004), figure dans le top cinq des feroegiens les plus capés de tous les temps avec une soixantaine de matchs sous le maillot national, et a même planté deux buts en sélection (les deux à domicile, contre le Kazakhstan en 2003 et Malte en 2004). Excusez du peu.

But.

1 à 0. Excusez du peu.

But.

Tir en pivot d'André-Pierre Gignac, la France est toujours en vie dans la course à l'AfSud. La martingale du Martégal.

But.

Un but à la Lacombe. On souhaite au Toulousain de trouver le chemin des filets à domicile plus rapidement que son glorieux prédécesseur tricolore, qui dut attendre le crépuscule de sa carrière pour vaincre le signe indien au Parc des Princes.

But.

Contre les Roumains, par exemple. Et si APG pouvait remettre ça chez les Serbes, je promets de ne jamais lui demander d'arrêter de sucer son pouce.

footlog