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2011.05.29

Fins de règnes

Il y a encore cinq ans je me serais sans doute contenté de cette agréable finale de Champions League ponctuée de jolis buts : la passe de Xavi pour Pedro, le double une-deux de Rooney - même avec Giggs hors-jeu -, la lucarne de David Villa (de Messi, je retiendrais plutôt que la caguade de Van der Sar ses jolis non-buts comme sur sa mini-Madjer en seconde mi-temps).

Mais cette journée avait des airs de fins de règnes. Pour Sir Alex et ses fidèles grognards Giggs et Scholes, pour les Van der Sar, Park, Evra, Pujol et autres soldats de devoir, mais aussi pour ce Barcelone de feu de Guardiola.

La meilleure équipe du monde a de nouveau conquis un trophée ultramérité en proposant le meilleur jeu du plateau, mais on finirait presque par se lasser de ce jeu de passes courtes trop parfaites entre camarades d'école. Au plus fort de la domination de Manchester par le Barça, les blaugranas donnaient l'impression de marcher, seul le porteur du ballon bougeant. Une optimale économie d'énergie certes, mais il fallait attendre le vrai décalage pour s'enthousiasmer (voir de nouveau figure A : Xavi pour Pedro).

J'adore Barcelone et je suis heureux de ce nouveau triomphe, mais désolé : je préfère le petit grain de folie en plus, celui d'une autre équipe de camarades d'école, les perdants magnifiques de l'Argentine 2006. José Pekerman avait façonné son équipe encore plus directement que Pep Guardiola, pur produit de la maison catalane.

Points communs entre l'Argentine 2006 et le Barcelone d'aujourd'hui ? Javier Mascherano et surtout Lionel Messi, qui ne retrouvera pas de sitôt une bande de compatriotes aussi bien armée pour l'aider à remporter le trophée suprême.

L'autre roi du pétrole sur la planète football, Sepp Blatter, a obtenu le départ de son ancien sponsor et désormais rival Mohamed Bin Hammam. Le patron de la FIFA a été lui-aussi mis en cause dans les sordides affaires de corruption mais son mode de fonctionnement est plus subtil : au lieu de sortir son chéquier, il achète les patrons de fédérations en distribuant généreusement mais en toute transparence l'argent des sponsors.

Blatter aussi paraît en fin de règne. Les successeurs à plus ou moins long terme semblent tout trouvés : Franz Beckenbauer ou de préférence Monsieur Propre, Michel Platini. Songez que même la K-League sud-coréenne a été touchée par un scandale de matchs truqués.

Bien sûr, le Barça peut encore nous surprendre et nous faire rêver. Bien sûr, Sir Alex n'a pas dit son dernier mot (et Javier Hernandez a encore de belles années devant lui). Bien sûr, Sepp Blatter ne quittera pas si facilement sa forteresse zurichoise.

Et bien sûr, je fais un peu la fine bouche. Allez, ce millénaire nous a encore offert une belle finale et du beau jeu.

footlog 2011

2009.07.20

Bucheon FC 1995 - la revanche des supporters

Supporters United contre Business FC ? Pas si simple...

Ce samedi 18 juillet, le Bucheon FC 1995, club de K3 League (la troisième division nationale sud-coréenne) accueillait le FC United of Manchester devant plus de vingt mille spectateurs, mais le score de 3-0 en faveur des coréens relève de l'anecdote : l'essentiel tient dans la symbolique d'une rencontre entre deux clubs alternatifs.footlogBucheonFC1995FCUnitedofManchester20090718.jpg

Les "Reds" et les "Red Rebels" ont été fondés par des supporters frustrés devant la montée en puissance du foot business dans leur club favori :

  • le FCUM est né en 2005, le jour où Malcom Glazer a pris le contrôle de Manchester United
  • le BFC1995 en 2006, l'année où le Bucheon SK a été délocalisé de la banlieue de Séoul à Seogwipo, dans la lointaine île de Jeju-do (voir K-League Saison 2006)

ManU n'a finalement pas tant perdu son âme dans l'affaire. Sir Alex est resté, et les titres ont continué à s'accumuler dans la salle des trophées. Basé à Bury, le FCUM a néanmoins aligné 3 promotions de rang et évolue désormais en Division Première de la Northern Premier League (l'équivalent de la 7e division).

Mais les supporters de Bucheon ont tout perdu.

Rebaptisé Jeju United FC, le Bucheon SK a continué sans gloire un parcours qui l'avait déjà conduit à Incheon et Séoul (voir "La K-League dans le rétro"), avec tout de même un titre au passage - remontant à une vingtaine d'années maintenant.

Victimes de la politique de décentralisation de la ligue, ses anciens supporters ont employé les grands moyens pour rejoindre à terme l'élite avec leur nouveau clubs : là où les "socios" de Manchester apportent chacun 10 Livres Sterling, les meneurs du Gyeonggi-do sont parvenus à mobiliser d'importants sponsors, dont un grand groupe soucieux de soigner son image après cet épisode pour le moins délicat, SK Energy, anciennement Yukong... le sponsor historique et propriétaire des Yukong Elephants devenus Bucheon SK puis Jeju United.

On le comprend : ces deux clubs n'évoluent pas nécessairement sur le même plan.

Mais la route est longue. Au lieu de faire ses débuts d'emblée en seconde division (la K2 League, rebaptisée National League), Bucheon 1995 FC a dû se contenter de la troisième (la K3 League, fondée en 2007). Et après une première saison médiocre (11e et 13e sur 16 sur les deux demi-saisons 2008), le club évolue actuellement au 7e rang sur 17 après 17 journées d'une saison en comptant 32.

S'il termine à une bonne place, Bucheon 1995 FC pourra malgré tout participer à la FA Cup et éventuellement gagner au tirage une chance d'affronter son grand frère l'an prochain. La probabilité reste beaucoup plus faible pour leurs confrères britanniques.

footlog

Le site de Bucheon : bfc1995.com. Celui des supporters, Hermes : bucheonfc.net

Le site du FCUM : fc-utd.co.uk. Celui de ses groupes de supporters : fcumsupporters.org.

 

 

2009.06.12

No Pasaran

Après avoir signé Kaka pour  € 65 millions et Cristiano Ronaldo pour 94 millions*, l'insatiable Fiorentino Perez a formulé une offre a 100 millions, mais j'ai refusé.

¡No Pasarán!

Pourtant, 100 millions d'euros contre 2 millions de maillots du Real floqués à mon nom... la proposition était tentante... mais je resterai fidèle au club de mon (pace-ma)coeur.

L'amour du maillot doit toujours compter plus que l'argent, et le club plus que le maillot. D'ailleurs entre Paris et moi, les histoires de maillot n'ont jamais été une question d'euros : c'est contre quelques francs que j'ai acquis la tenue officielle en 1982 et 1993.

Pas tout jeune, je sais. Comme l'ami Grégory Coupet, attendu à l'hospice de la Porte d'Auteuil à la place du toujours poupin Mickaël Landreau... Mais la saison prochaine s'annonce passionnante : j'ai hâte de savoir si les Parisiens parviendront à terminer la saison 2009-2010 devant ou derrière Boulogne-sur-Mer.

Pour être honnête, j'ai aussi hâte de voir comment Sir Alex fluidifiera encore le jeu de ManU sans sa charismatique perle portugaise. L'après-Ronaldo risque d'être aussi brillant que l'après-Beckham.

Et j'ai hâte de voir Manuel Pellegrini à l'oeuvre à Madrid. Sans son Villareal mais peut-être avec David Villa au Real.

footlog

 

* 80 millions de livres : "The beginning of the end to Cristiano Ronaldo's glorious United career came on 11 June 2009, when the Reds announced they had accepted a world-record offer of £80million from Real Madrid" (communiqué sur le site de Manchester United).

2009.05.28

Barca Barca Barca

Maintenant que c'est fait, je peux l'avouer : j'avais un faible pour les Catalans. Quelque part, je préfère le sourire espiègle de Messi au rictus excédé de Cristiano Ronaldo lorsqu'ils loupent un dribble, le touchant et lyrique discours de Pep Guardiola au Patois écossais de Sir Alex lorsqu'ils exposent leur tactique, la noblesse de la lutte anti-franquiste associée au maillot Blaugrana à la douleur de la lutte des classes associée à celui des Red Devils lorsque les marketeurs de ces deux multinationales essayent de vendre à de vrais supporters des pans d'histoire qui ne leur appartiennent pas.

Bien sûr, Park Ji-sung ne sera jamais Champion du Monde, et il avait plus besoin de cette C1 dans son palmarès qu'un Thierry Henry.

Bien sûr, Eric Cantona n'a pas eu la Palme d'Or du meilleur acteur pour son auto-parodie dans "LooKing for Eric".

Bien sûr, la Ligue des Champions refuse de se donner deux années de suite au même club, histoire de faire croire aux gogos qu'elle a été fondée sur d'authentiques préoccupations sportives.

Bien sûr, on verra les mêmes têtes l'an prochain. Avec probablement le grand retour de La Maison Blanche madrilène, sur un air wengerien de chevauchée des Ribéry, ou sur un rythme plus lent, genre rasta Rafa. La Vieille Dame italienne repassera nous faire coucou et l'ACM Kaka.

Lyon reviendra peut-être en deuxième semaine. Bordeaux passera peut-être le premier tour, si Gourcuff résiste aux sirènes berlusconiennes et à une saison et demie de titularisation intensive. L'Ohème 2010 refera peut-être le coup de l'Ahèçème 2004 avec Dédé à la barre.

Mais je n'aurais pas le plaisir de voir mon cher PSG se faire étriller en préliminaires par l'APOEL Nicosie.

footlog