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2009.10.01

Roman KIM

Il est Coréen et s'appelle Kim mais comme son prénom et ses traits l'indiquent, il ne provient pas du moule habituel.

Du haut de ses 179 cm et de ses 13 ans*, Roman Kim est visiblement plus en avance sur le plan physique que scolaire : né en Russie, il a dû ratrapper le redoutable système éducatif local et n'entrera en "middle school" (l'équivalent de la 6e) qu'en Mars prochain.

Mais en passant de la Shingok Elementary School de Uijeongbu (juste au Nord de Séoul) à la Pochul Middle School de Pohang (dans le sud-est de la Corée), ce nouveau Roman fait déjà quelque part un choix professionnel : POSCO, le géant sidérurgique de la ville et du pays, a créé la Pocheol / Pohang Jecheol Middle School pour éduquer les enfants de ses employés, mais détient aussi le club des Pohang Steelers... et s'assure ainsi le futur recrutement de ce prometteur gardien de buts.

Kim Roman se voit déjà, comme son idole Park Ji-sung, jouer à Manchester United et en Coupe du Monde avec le brassard de capitaine de l'équipe nationale.

Je serais tenté de lui dire "passe d'abord ton bac". Et puis pas la peine d'aller en Premier League pour jouer la Ligue des Champions : hier soir, les Pohang Steelers de Sergio Farias viennent se qualifier pour les demi-finales de l'AFC Champions League, où ils n'affronteront finalement pas le FC Seoul mais son tombeur du jour, le Umm Salal de Gérard Gili.

Ces Qataris semblent a la portée des Steelers, même s'ils ont eu toutes les peines du monde à éliminer les Ouzbeks du FC Bunyodkor (4-1 a.p.). Si vous avez du mal à retenir le nom de ce club sans passé mais pas sans histoires, appelez-le FC Pétrodollars : hier soir ils alignaient tout de même dans leurs rangs un ancien Ballon d'Or (Rivaldo) et un entraîneur vainqueur de la Coupe du Monde (Scolari)... et au match aller sans doute un ou deux officiels de l'arbitrage.

footlog 2009
(initialement publié sur footlog archives : "KIM Roman, 13 ans, prêt pour la CM 2014 ou 2018 ?")

* voir "
Football prodigy turning heads at early age" (JoongAng Ilbo 20091001)

2009.05.20

Noh Future

Vous n'avez sans doute pas grand chose à cirer du Groupe H des phases de poule de l'édition 2009 de l'AFC Champions League, surtout pour une finale symbolique entre les deux clubs déjà qualifiés.

Ce mardi, les Japonais de Kawasaki Frontale recevaient les Coréens de Pohang Steelers, et les visiteurs l'ont emporté 2-0. C'est le premier but qui a retenu toute mon attention et qui sait, si vous êtes gentil, retiendra un peu la vôtre aussi.

Au départ, une faute à la douzième sur le macédonien Stevica Ristic, Stevo pour les intimes, poussé dans le dos à la limite de la surface de réparation. Stevo insiste pour se faire réparation lui-même sur ce coup franc situé pile poil au centre, dans l'axe du point de pénalty. Pendant que les défenseurs forment le mur, Stevo trompe à la fois le gardien et le réalisateur, mais pas l'arbitre qui invalide le but et demande un peu de patience voyons  s'il vous plait messieurs.

Noh Byung-joon se place alors à côté de Stevo. Le mur est bien à neuf mètres quinze, mais deux Coréens viennent former un second mur à moins de trois mètres du ballon. Toujours dans le même axe.

Noh peut donc indifféremment choisir la gauche ou la droite, il sera à la même distance, avec le même angle, et la même double barrière humaine. On sent venir la combine avec impatience.

Le gardien s'agite fébrilement : de toute évidence, il ne voit plus le ballon, et sait déjà qu'il aura un temps de retard sur l'action. Faut-il alors choisir un côté, comme sur un pénalty ?

Au coup de sifflet, Noh s'exécute et choisit la gauche du gardien qui, parti comme prévu en retard, ne peut empêcher la quasi-lucarne. Les deux gars du "mur offensif" à trois mètres se sont impeccablement écartés au moment précis de la frappe, chacun de son côté, pendant qu'un troisième larron jaillissait de la gauche du tireur en traçant en diagonale vers le centre du mur défensif, rompant la symétrie et ajoutant à la confusion de l'équipe adverse sur le côté opposé à la frappe.

A défaut de voir du grand football, on a régulièrement droit à des combinaisons savamment travaillées à l'entraînement de la part des clubs coréens, que ce soit en K-League ou en coupe continentale. Pohang parachèvera son succès à la 72e minute sur un but d'un Denilson (aucun rapport avec l'ancien bordelais - ce grassouillet attaquant exploite au mieux une sacrée force d'inertie et quelques vestiges de conduite de balle sur sable) pour terminer premier du groupe.

Un triomphe un peu trompeur pour les Coréens dans une compétition où ils ne cessent de décevoir* : Suwon s'est qualifié sans briller, Séoul se fera probablement sortir par une équipe pourtant plus faible (Shandong Luneng), et Ulsan doit impérativement battre les Aussies de Newcastle United Jets pour les huitièmes. Au lieu de se bagarrer à égalité avec le Japon, le pays souffre de plus en plus face aux Chinois et donc aux Australiens, qui ont récemment quitté la confédération océanienne pour l'Asie en clubs comme en sélections. 

L'avenir s'annonce terne : s'ils attirent les foules à l'extérieur, les stades coréens sonnent creux, même pour des affiches. 13.633 spectateurs pointaient hier à Kawasaki. Loin d'un record, mais pour un match présentant peu d'enjeu. Et ce score représente à peu près quatre fois plus qu'une assistance habituelle en Corée.

footlog



* voir le parcours des clubs coréens en AFC Champions League 2009.