2008.06.09
Euro fort et Samba s'en revient
Comme attendu, l'Euro 2008 est lancé (sans pitié pour les pays hôtes Suisse et Autriche, battus lors de leur première sortie), et la crise de la finance* s'étend à l'économie au sens large.
Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que l'actualité footballistique qui retient mon attention ces jours-ci me vienne de Bloomberg** : les footballeurs brésiliens reviennent au bercail depuis que le Real a repris du poil de la bête.
Quand je parle du Real, ce n’est pas à la Maison Blanche madrilène mais la monnaie brésilienne que je pense. Elle a spectaculairement gagnée sur ses concurrents directs grâce aux exportations nationales de produits alimentaires, un luxe par les temps qui courent.
Les footballeurs brésiliens courent encore mieux mais ne sont plus un luxe pour des clubs comme Botafogo. Ze Carlos (Jose Carlos Garcia Leal) y a récemment signé avec d’autant plus de joie qu’il évoluait sous de plus tristes tropiques, dans ce Japon "où les gens ne vous laissent même pas les prendre dans les bras" pour célébrer un but.
Des scènes de liesse que l'on n'est pas prêt de revoir de sitôt du côté de Wall Street, temple de la spéculation financière, ou du Parc des Princes, temple des bulles sportives... à moins que Dein et Wenger ne viennent en chevaliers blancs apporter une réponse à la fois sportive et financière au club parisien.
A noter également : à la Bourse de Lyon, le cours du Puel s’est envolé. Et Puel lui-même pourrait bientôt en faire autant.
* à ne pas confondre avec la crise financière (cf "Du free market au fair market")
** cf "Ronaldo at Flamengo Nears Reality as Real Gains 44%"... les lecteurs de footlog ne seront pas dépaysés : ils ont déjà eu droit au Financial Times dans leur revue de presse (cf "Highbury aux premières loges" - 20060326)
05:15 Publié dans Marketing sportif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Euro 2008, Suisse, Autriche, Brésil, Japon, Ze Carlos, Arsène Wenger
2006.06.20
A mi-chemin
Le fait marquant de cette Coupe du Monde ? Ces invraisemblables baisses de tension frappant à un moment ou à un autre la quasi totalité des équipes. Comme si un méta-joueur s'amusait à changer de mode et de vitesse au gré de ses humeurs...
Si la Tunisie et le Togo peuvent légitimement nourrir quelques regrets, l'Espagne et la Suisse s'en sortent convenablement, et plus honorablement que les Pays Bas par exemple - ces derniers auront versé sans état d'âme dans l'anti-jeu pour parvenir à leurs fins.
Dans un tel contexte, on apprécie la pétillante Ukraine lorsqu'elle maintient le pied sur l'accélérateur tout au long du match. Et l'on jalouse un peu l'envie des joueurs de mouiller leur maillot, la communion rétablie avec leurs supporters...
Tiens, à propos : les Bleus se sont accordé une journée de repos. Une de plus, diront les mauvaises langues. Peu m'importe la manière, l'important est de shunter cette énergie négative et destructive qui flotte au-dessus de la maison bleue depuis quatre ans, et si possible de mettre un terme à cet acharnement thérapeutique.
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Bons points : Maksim Kalinyshenko (UKR - gauche, droite, au milieu, en attaque, mode multijoueurs) - Hussein Abel Ghani Sulaimani (KSA - énervé et parfois énervant, mais toujours motivé) - Pascal Zuberbuhler (SUI - comme ses partenaires : fiable sans être génial) - Thomas Dossevi (TOG - quelque part le FC Tours aura illuminé cette Coupe du Monde) - Radhi Jaïdi (TUN - quand le flanc droit tunisien se met à jouer...) - Gonzalez Blanco Raul (ESP - Xavi ou Fabregas méritaient peut-être mieux mais Raul force le respect en seigneur, tout simplement)
09:55 Publié dans Coupe du Monde 2006 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : CM2006, Ukraine, Arabie Saoudite, Suisse, Togo, Tunisie, Espagne
2005.11.23
Hymne à l'amour des hymnes
Sepp Blatter a raison de réagir vivement à la détestable fondue turque de la semaine dernière (je dis fondue car les Suisses ont eux aussi apporté quelques ingrédients). En revanche, sa suggestion de supprimer les hymnes nationaux d'avant match me semble suicidaire.
Oui, l'hymne cristallise le chauvinisme et exacerbe l'identité nationale, avec tout ce qui peut aller avec ce genre de sentiments.
Mais cette tradition apporte bien plus : un espace d'écoute et de respect de l'autre avant la rencontre. Que ce soit à domicile ou à l'extérieur, les deux équipes sont à égalité. La Grande Allemagne comme l'immense Trinité et Tobago n'auront peut-être pas le même temps de jeu sur le terrain, ils auront eu le même temps de jeu par les fanfares. Un élément important de la culture de l'autre est assimilé. Avouons-le, au lieu de siffler l'hymne de l'autre, nous nous surprenons bien plus souvent à le sifflotter, voire pourquoi pas à l'entonner en choeur quand nous l'apprécions.
L'hymne "neutre" à la Champions' League n'apporte rien d'autre qu'un packaging plus attrayant au produit estampillé UEFA. Ce n'est pas de la NBA ou d'équipes de club qu'il est question mais d'une dimension à part dans le jeu, ces parenthèses dans la saison, ces moments où l'on ne représente pas son employeur mais son pays. L'hymne national marque le caractère à part dans le sport, que ce soit dans le foot, le rugby ou le tennis. Le supprimer, ce n'est pas écarter les fauves mais au contraire faire redescendre le foot dans l'arène.
En militant contre les hymnes, Blatter se tire une balle dans le pied et fait même le jeu du G14. Il serait plus inspiré de défendre ces instants de... neutralité, oui, et d'égalité. En les faisant respecter. Car le non respect d'un hymne est aussi nul que le non respect d'une minute de silence ou le non respect des consignes de sécurité en balançant un fumigène sur le terrain. Il doit être puni en conséquence.
Et sur un plan plus franco-français, je pense qu'il ne serait pas idiot de réécrire les paroles de La Marseillaise pour faire honneur à des valeurs plus positives de la république et pour faire honneur à la musique. Qu'un son pur abreuve nos microsillons.
14:00 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humeurs, uefa, violence, turquie, suisse, sepp blatter, g14