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2010.04.07

Messi, Messi, Messi, Messi

L'issue du match ne faisait pas grand mystère : sans Fabregas, Gallas et Arshavin, Arsenal n'avait aucune chance d'inquiéter Barcelone. Et pourtant, l'exploit était réellement à portée de main... mais Lionel a frappé. Quatre fois.

Beau joueur (même si tous les entraîneurs rêvent de ce genre d'excuse pour faire avaler un nouvel échec), Wenger a confirmé que la meilleure équipe l'avait emporté, et que l'Argentin restait le meilleur joueur du monde.

Sur le chemin vers un second Ballon d'Or consécutif pour Messi : l'Inter Milan de José Mourinho, et surtout une Coupe du Monde où l'Argentine semble malheureusement plus avoir à perdre qu'à gagner.

A mes yeux, le vainqueur du jour reste Michel Platini. Une Champions League plus ouverte et joueuse, une Europa League sur de bonnes bases, une réelection garantie les doigts dans le nez... seule ombre au tableau, cet Euro 2012 envoyé dans ses pattes par ses meilleurs ennemis et dont l'organisation bat de l'aile avec le désespoir du goéland emmazouté dans le sillage du chalutier cher à Canto.

Blatter a ses propres croix à porter : on ne peut guère plus lui coller les émeutes raciales en AfSud sur le dos, mais après le drame togolais de l'hiver dernier* l'humeur n'est décidément pas à la fête.

Alors on s'enthousiasme pour une petite souris sud-américaine menant l'orchestre catalan dans un remake de fantasia, avec nos yeux d'enfants scotchés sur nos samedis dessins animés ou nos mercredis coupe d'europe qui alimenteront nos rêves insouciants à l'heure du JT.

footlog 2010

* voir "Not So Happy New Year"

2009.10.19

Le pouvoir d'Arsène Wenger

L'Equipe Magazine nous a fait don d'une interview d'Arsène Wenger ce week-end.

Ce qu'il y a de bien avec l'Arsène, c'est qu'il parle rarement pour ne rien dire. Toujours dans son intérêt, mais avec une efficacité redoutable.

Et une certaine franchise. "Oui, je suis un homme de pouvoir, je n'ai pas peur de le dire. Le pouvoir, c'est d'avoir la liberté d'imprimer votre façon de penser, et de "faire". Je pourrais vous dire : "non, je déteste le pouvoir, je suis là parce que j'ai un talent exceptionnel", mais c'est faux. J'aime forcément le pouvoir. Il n'y a pas de hasard dans la vie, même si c'est inconscient. Si vous restez quelque part, c'est que vous aimez ça."

Wenger est un manager général et un stratège plus qu'un entraîneur et un tacticien. Son job est d'obtenir le meilleur des hommes dont il a la responsabilité, et les meilleurs moyens de la part des personnes auxquelles il doit son poste.

Wenger n'est pas un homme politique mais un homme qui assume sa dimension politique. Et n'hésite pas à rappeler à ses actionnaires que le Real sera toujours "le club de (s)on enfance".

A toutes fins utiles...

footlog 2009

2009.08.28

Nick Hornby : Carton Jaune / Fever Pitch

Football et littérature font plus souvent bon ménage qu'on ne le pense, et cet ouvrage ravira les amateurs de football comme les amateurs de bonnes pages, les vrais supporters qui ont le malheur de supporter un club maudit (le "boring Arsenal" pré-Wengerien) contre vents et marées, comme les vrais héros de ce livre : ceux qui supportent ces vrais supporters au quotidien en dépit de leurs innombrables travers.

Et question travers, Nick Hornby nous régale au fil de comptes-rendus de matchs perdus d'avance : ceux de son club contre des adversaires plus brillants, le sien contre sa propre obsession.


2009.05.28

Barca Barca Barca

Maintenant que c'est fait, je peux l'avouer : j'avais un faible pour les Catalans. Quelque part, je préfère le sourire espiègle de Messi au rictus excédé de Cristiano Ronaldo lorsqu'ils loupent un dribble, le touchant et lyrique discours de Pep Guardiola au Patois écossais de Sir Alex lorsqu'ils exposent leur tactique, la noblesse de la lutte anti-franquiste associée au maillot Blaugrana à la douleur de la lutte des classes associée à celui des Red Devils lorsque les marketeurs de ces deux multinationales essayent de vendre à de vrais supporters des pans d'histoire qui ne leur appartiennent pas.

Bien sûr, Park Ji-sung ne sera jamais Champion du Monde, et il avait plus besoin de cette C1 dans son palmarès qu'un Thierry Henry.

Bien sûr, Eric Cantona n'a pas eu la Palme d'Or du meilleur acteur pour son auto-parodie dans "LooKing for Eric".

Bien sûr, la Ligue des Champions refuse de se donner deux années de suite au même club, histoire de faire croire aux gogos qu'elle a été fondée sur d'authentiques préoccupations sportives.

Bien sûr, on verra les mêmes têtes l'an prochain. Avec probablement le grand retour de La Maison Blanche madrilène, sur un air wengerien de chevauchée des Ribéry, ou sur un rythme plus lent, genre rasta Rafa. La Vieille Dame italienne repassera nous faire coucou et l'ACM Kaka.

Lyon reviendra peut-être en deuxième semaine. Bordeaux passera peut-être le premier tour, si Gourcuff résiste aux sirènes berlusconiennes et à une saison et demie de titularisation intensive. L'Ohème 2010 refera peut-être le coup de l'Ahèçème 2004 avec Dédé à la barre.

Mais je n'aurais pas le plaisir de voir mon cher PSG se faire étriller en préliminaires par l'APOEL Nicosie.

footlog

2009.01.25

Villeneuve, Vieille Rengaine

Charles Villeneuve n'a peut être fréquenté ni la Légion Etrangère ni les paras, son coup de pied dans le CA du PSG Football n'a pas pour autant fait dans la dentelle.

Paradoxalement, son suicide renforce l'actionnaire Colony Capital : si le président tente un putch pareil, c'est que la maison intéresse d'éventuels repreneurs. Probablement du côté des Emirats chers à l'ex-poujado-justicier de TF1 et à son ami Wenger.

En gros, Charlie a tenté son drôle de drame parce que quelque part, il sentait une conjonction astrale optimale pour sa bonne étoile : le club obtient enfin de jolis résultats sur le plan sportif, la valeur marchande de ses joueurs remonte, la période des transferts touche à sa fin, Colony Capital a besoin d'argent, les gros chéquiers se font rares (ou pataugent dans leur propre Kaka comme à Manchester City)... ni une ni deux, gros coup de poker et vilaine gamelle en retour.

Moralité : on peut diriger un club de foot sans être expert du beautiful game, mais pas si en plus on n'assure pas une bille en politique. Surtout quand, pour couronner le tout, on a le même prof d'astrologie que Raymond Domenech.

2008.06.29

Arbitrage vidéo

A chaque fois que l’on remet le sujet de l’arbitrage vidéo sur la table, je dégaine le même message :

-  l’arbitrage video pourquoi pas, mais pour des questions évidentes de coût, cela ne pourra concerner que l’élite, avec le risque d’augmenter le décalage entre sport pro et amateur, voire de décrédibiliser ce dernier aux yeux de ceux qui le pratiquent tout en regardant à la TV des matchs d’un autre genre. J’ai un profond respect pour Arsène Wenger, sans doute le manager que je préfère dans ce sport, mais il prêche ici pour une paroisse très élitiste, pas dans l’intérêt supérieur du sport.

-  l’arbitrage video pourquoi pas, mais uniquement avec des cameras fixes et objectives. "Objectives" au sens "neutres" et "focalisées sur un objectif" : tout point de vue est subjectif, l’opérateur est humain, et l’outil doit se limiter à des tâches simples, automatisables et incontestables comme le contrôle du franchissement d’une ligne (comme au tennis).

-  au-delà, cela demande une autre couche d’interpretation (yc à la source : imaginez la complication des règles et des règlements pour décider quelles actions font l’objet d’un contrôle, sous quelles conditions...), une équipe de juges vidéo, et une coupure à chaque sollicitation (cf foot US et à un degré moindre rugby).

-  on réduit potentiellement les risques d’erreur, et (seul argument recevable à mes yeux) on enlève de la pression sur les épaules de l’arbitre sur certaines décisions clef, mais on ne tue pas l’erreur. Je garde toujours à l’esprit le Brésil Norvège de 1998 où la dizaine de caméras pointées sur le match ne décelaient aucun pénalty, l’arbitre n’étant réhabilité que quelques jours plus tard après la publication de la vidéo amateur d’un spectateur.

 

2008.06.09

Euro fort et Samba s'en revient

Comme attendu, l'Euro 2008 est lancé (sans pitié pour les pays hôtes Suisse et Autriche, battus lors de leur première sortie), et la crise de la finance* s'étend à l'économie au sens large.

Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que l'actualité footballistique qui retient mon attention ces jours-ci me vienne de Bloomberg** : les footballeurs brésiliens reviennent au bercail depuis que le Real a repris du poil de la bête.

Quand je parle du Real, ce n’est pas à la Maison Blanche madrilène mais la monnaie brésilienne que je pense. Elle a spectaculairement gagnée sur ses concurrents directs grâce aux exportations nationales de produits alimentaires, un luxe par les temps qui courent.

Les footballeurs brésiliens courent encore mieux mais ne sont plus un luxe pour des clubs comme Botafogo. Ze Carlos (Jose Carlos Garcia Leal) y a récemment signé avec d’autant plus de joie qu’il évoluait sous de plus tristes tropiques, dans ce Japon "où les gens ne vous laissent même pas les prendre dans les bras" pour célébrer un but.

Des scènes de liesse que l'on n'est pas prêt de revoir de sitôt du côté de Wall Street, temple de la spéculation financière, ou du Parc des Princes, temple des bulles sportives... à moins que Dein et Wenger ne viennent en chevaliers blancs apporter une réponse à la fois sportive et financière au club parisien.

A noter également : à la Bourse de Lyon, le cours du Puel s’est envolé. Et Puel lui-même pourrait bientôt en faire autant.

* à ne pas confondre avec la crise financière (cf "Du free market au fair market")
** cf "Ronaldo at Flamengo Nears Reality as Real Gains 44%"... les lecteurs de footlog ne seront pas dépaysés : ils ont déjà eu droit au Financial Times dans leur revue de presse (cf "Highbury aux premières loges" - 20060326)

2007.11.12

Usque tandem canalina

Drôle de match ce soir: Arsenal a sans surprise terrassé Reading sur ses terres en match de retard de Premier League, mais c'est surtout le duo de commentateurs qui m'a déçu. Autant Wenger a su réveiller et recadrer ses troupes à la mi-temps, autant Canal+ a laissé Jean-Michel Ferri sans filet.

J'ai pas mal aimé le joueur et pas mal apprécié certaines de ses remarques sur le fond. Mais sur la forme, il n'est pas vraiment à l'écoute du journaliste, presque cassant, trop appliqué au moment de faire la passe. Encore des automatismes à trouver avant d'accéder à la chaîne premium. Je ne pense pas que Ferri soit de la même veine que Jean-Luc Arribart : sous un filet suave et velouté, la star d'Eurosport a clairement chopé le melon après un excellent départ sur C+ et un moins bon départ vers le groupe TF1.

Signe des temps, on est passé sur les grands matchs du duo au trio voire au quatuor... quand ce n’est pas le grand orchestre façon Canal avec un ancien joueur, un ancien entraîneur, un ancien arbitre, un ancien dirigeant, un ancien agent et un ancien de Canal revenu après la fusion CanalSat-TPS.

Pas facile de cumuler compétence et enthousiasme pour un consultant. Wenger a le verbe sec et sans fioritures mais très juste - il est parfait en 3e homme. Un Denoueix dit des choses intéressantes, mais n’emballe pas vraiment le match. Un journaliste plus latin et un bon match de Liga compensent avantageusement. Franck Sauzée a l'enthousiasme pur et raffraichissant du gamin s'amusant à taper la balle dans la cour de l'école, mais chausse parfois un peu trop vite les lunettes roses.

En revanche, le père Dugarry me bluffe totalement. C’est à la fois une révélation et un plaisir. Avec un ton savoureux et mordant sans être amer, toujours dans le sens du jeu.

2007.08.08

Milliband vote Wenger

Le nouveau Ministre des Affaires Etrangères grand-breton adore Arsenal et son coach. Sa philosophie s'inspire d'ailleurs ouvertement d'Arsène Wenger : faire en sorte que les siens donnent le meilleur d'eux-même plutôt que de miser sur les failles de l'adversaire.

Son boss préfère le foot de son Ecosse natale et pourrait donc nourrir un faible pour sir Alex, dont la stratégie repose plutôt sur une course permanente à l'armement pour empêcher la concurrence d'avoir accès aux plus grands joueurs. Du reste, David Milliband n'était-il pas un concurrent potentiel au poste de Premier Ministre ?

A défaut du physique de jeune premier de son ministre, Gordon Brown bénéficie d'une tête bien faite et d'une vision du jeu assez remarquable. Le successeur de Tony Blair a pourtant perdu l'usage d'un oeil au rugby dans sa jeunesse. Ce faux flegmatique n'a donc pas peur d'aller au contact (NB : cela ne l'empêche pas de rêver comme une midinette : Brown verrait bien George Clooney jouer son rôle un jour, mais je verrais plutôt Terry Jones au casting).

Comme pour les clubs de Premier League, la principale question reste de savoir combien d'éléments ce gouvernement va pouvoir conserver à l'abri des investisseurs russes ou américains.

2007.06.25

Scoop : Thierry Henry ne quitte pas Arsenal

C'est Arsenal qui quitte Arsenal.

Thierry Henry ne renie en rien son amour pour son club : Arsenal a tout simplement décidé de se renier soi-même. Les fiers gunners baissent pavillon et détruisent le temple pour faire plus de place aux marchands. L'utopie Wengerienne a vécu, place à la variété. Que le Spectacle s'efface devant la société de spectacle, une société anonyme, une société à responsabilité limitée quant au respect du jeu et de son l'esprit.

A propos de jeu : TH rejoint les Haarlem Globe Trotters de Rijkaard. Sur son dos : le 14 de Johann Cruijff. Sur sa face : un sourire ENORME dès l'atterrissage à BCN.

Espérons que dans ses excédents de bagages, le gamin des Ulis aura prévu quelques valises de buts pour les portiers de Liga.