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2013.02.22

Qatargate

Dès le départ, l'attribution de l'organisation de la Coupe du Monde 2022 au Qatar sentait le souffre, le gaz, et le pétrole (voir "Russie 2018 - Qatar 2022 - le triomphe des pétroballons"). En Juin dernier, je me risquais encore à pronostiquer "l'Angleterre ne récupèrera probablement pas "sa" Coupe du Monde 2018, mais je ne serais pas surpris de voir le Qatar perdre l'organisation de l'édition suivante, accordée dans des conditions pour le moins troubles et un calendrier pour le moins accéléré" (voir "La Samaranchisation de la FIFA n'est pas une fatalité").

A en croire France Football, les Etats Unis se tiendraient prêts à prendre le relais au cas où. Les States, c''était d'ailleurs le choix de départ pour Blatter et Platini, avant que ce dernier ne se ravise, semble-t-il à la suite de ce fameux diner à l'Elysée lancé à quelques jours du vote par un supporter du PSG ne tenant pas totalement Canal+ dans son coeur.

Parmi les convives de cette sacrée soirée:

- Tamim bin Hamad al Thani, un sheikh à provisions... et Prince Héritier du Qatar. A ne pas confondre avec sheikh Hamad bin Thamer Al Thani, patron d'Al Jazeera, mais c'est la même famiglia. Peu de temps après le diner, Al Jazeera lance un Canal+ killer qui rafle le gros des droits TV: BeIn Sport.

- Sébastien Bazin, le représentant de Colony Capital, l'actionnaire principal du PSG qui désespère de vendre ce club de tocards. Peu de temps après le diner, Qatar Sports Investments reprend le PSG pour y claquer quelques centaines de millions, et y place à sa tête Nasser Al Khelaifi, le DG d'Al Jazeera.

- Notre Platoche national, candidat au job de Blatter à la tête de la FIFA et papa du jeune Laurent Platini. Peu de temps après le diner, Lolo se voit financer par Qatar Sports Investments et Mimi, qui a apporté son vote au Qatar, semble avoir gagné quelques supporters au-delà de ses fédérations européennes. Même pas besoin du peu regretté Mohamed bin Hammam pour mettre de l'huile.

- Nicolas Sarkozy, candidat à une réelection et au bling bling éternel. Peu de temps après le diner, le Petit Pair des Pipoles n'a pas été réélu, mais il a donné sa première conférence publique grassement rémunérée à Doha, au Qatar.

Et le sport dans tout cela? Il n'en est question que de façon indirecte, à propos du projet de changement de calendrier. Si la compétition se passe en hiver, on évitera les 50 degrés Qataris, mais si on change la donne par rapport au cahier des charges, le Qatar prête le flanc juridiquement à ses concurrents, et les Anglais ne se gèneront pas pour tirer les premiers. Sepp Blatter laisse l'initiative au Qataris, à condition qu'ils se déclarent avant la fin de son mandat.

Personne ne bouge, sauf Michael Garcia, auquel il est demandé de faire toute la lumière mais sans jus et sans alumettes. Seul Jérôme Valcke a évoqué clairement l'"achat" de la compétition, mais dans le cadre d'un e-mail supposé rester confidentiel.

Un landerneau aussi gangréné ne peut être réformé que de l'extérieur. Et ne comptez pas sur les concurrents pour faire le ménage:

- Kaiser Franz Beckenbauer lorgne autant que Platoche sur le poste de Blatter, mais à écouter son lieutenant Karl Heinz Rummenigge parler du Qatar et du changement de calendrier on se doute qu'il ne lèvera pas le petit doigt contre l'Emirat où son Bayern chéri fait ses stages. A se demander comment ils ont obtenu Pep Guardiola, grand ami du Qatar...

- Le successeur de Sarko n'a pas vraiment bouté les Qataris hors de France: François Hollande a dès ses premiers mois à l'Elysée accepté les millions offerts pour les banlieues défavorisées.

...

On ne peut même pas se consoler en regardant de bons vieux matchs: quand il est question de jeu, c'est à propos de paris truqués - 600 rencontres achetées aux dernières nouvelles, aucun continent épargné...

Sinon, il y a toujours le terrain vague du coin, avec des chandails pour signaler les poteaux de buts. 

footlog 2013

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2012.07.08

Subbuteo ressuscité !

Vous allez me trouver vieux jeu, mais la meilleure simulation de foot n'est pas à chercher dans une console de jeu ou sur un écran dernier cri.

Non, je ne veux pas parler du baby foot - cet erzatz fort sympathique au demeurant, mais sans grand rapport avec le jeu dans son rendu et sa construction - mais du Subbuteo, le seul, le vrai football sur table:

subbuteo,baby foot

Difficile d'estimer le nombre d'heures passées à jouer au Subbut'. Tenez, rien que pour cette titanesque coupe du monde des clubs courant sur trois ans, en duel avec un cousin...

Voyons voyons: nous avions d'abord recensé plus de 4000 clubs d'élite du monde entier en descendant les divisions pour les gros championnats (mais nous n'avions oublié personne: je me souviens avoir porté le valeureux Tomori Berat (Albanie) jusqu'aux demi-finales de ce monstrueux tournoi), puis effectué un tirage au sort intégral (avec seulement 128 têtes de séries protégées) pour constituer poules de 32 avec matchs aller et retour de 5 mn, prolongations de 3 mn, et finales de poule de 10 mn... 5 h 10 par poule hors prolong' et arrêts de jeu, soit 661 h 20 mn rien que pour le premier tour, et 40.950 mn au total. 28 jours, 10 heures et 30 minutes sur ce foutu terrain d'à peine un mètre carré pour une simple partie !

Inutile de vous dire qu'après ça vous maîtrisez un peu la bestiole: grands ponts, frappes brossées, lobs piqués, arrêts réflexes, corners directs, reprises à l'arrêt... jusqu'aux fautes intentionnelles (pas joli joli mais les vilains gestes étaient systématiquement cartonnés). La seule limite bien sûr étant de ne pouvoir bouger qu'un joueur à la fois, mais c'est toujours mieux qu'une barre de baby foot oscillant entre le pas de l'oie et les Folies Bergères.

J'ai toujours mon vieux terrain, aussi mité que le fameux champ de patates de Limassol de 1980, et une bande de joueurs éclopés portant des dizaines de maillots différents, certains à peine remis d'une quadruple fracture tibias-péronés opérées à la colle ultra forte, certains avec les vieux socles fendus au centre, le tout dans un carton scotché à la cave depuis des décennies.

Je ne sais pas ce qui m'y a fait penser ce matin. Peut-être cette carte de voeux anglaise reçue pour mon dernier anniv', avec ses joueurs de Subbuteo. Elle trône quelque part derrière dans mon bureau et je n'y fais plus attention, mais mon inconscient nostalgique des glissades sur feutre vert ne l'entend pas de cette oreille.

Je me décide donc d'aller jeter un oeil sur le site de la marque (confiée à Hasbro par Paul Lamond Games), qui annonce un relancement pour les fêtes de fin d'année chez nos amis Grand-Bretons:

subbuteo,baby foot,

J'apprends donc dans le même souffle que Subbuteo était mort mais va ressusciter. 

Quelque part, c'est un produit dans l'air du temps: un jeu IRL, vintage à souhait. Le fabricant mise sans doute sur les anciens joueurs dans mon style, qui ont raccroché les nanocrampons depuis des lustres. Il doit y avoir un paquet de parents et grand-parents ravis de voir parmi la descendance un teenager accro au foot, mais totalement réfractaires à l'idée de lui offrir un jeu video sans âme qui sera obsolète à la fin de la saison. 

Personnellement, je ne plongerai pas: d'une part je n'ai pas l'alibi d'une descendance, et d'autre part je n'aime pas plonger (je joue en attaque, pas dans les buts, et pas dans les comédies à l'italienne). Mais si vous aimez le foot, songez-y.

footlog 2012

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2011.06.01

La Samaranchisation de la FIFA n'est pas une fatalité

J'évoquais récemment la Samaranchisation de la FIFA, et cette délétère atmosphère de "Fin de règne", mais la surréaliste conférence de presse de Sepp Blatter a probablement définitivement enfoncé le clou.

Dans un numéro de 'tout va très bien madame la marquise' digne du dircom de Khadafi, Blatter s'est tout simplement tiré une balle dans le pied alors forcément, ses petits gris-gris et autres jonglages médiatiques ne peuvent plus convaincre personne. Les mois, sinon les jours, de l'autocrate semblent désormais comptés.

La FA anglaise a tiré la première en annonçant son abstention aux élections présidentielles de la République Bananière de FIFA et en invitant les fédérations responsables à en faire de même à l'occasion du 61e congrès.

Les tops sponsors de la FIFA ont emboité le pas avec retenue : nous attendons une véritable mise au clair de la part d'une organisation supposée garante du beau jeu.

Platoche a refusé de tirer sur l'ambulance et s'évite un "tu quoque mi fili" : c'est gentil de penser à moi mais je ne suis pas candidat. Pour le moment.

Il faut dire que le gouvernement mondial du foot a quelque chose de radioactif ces temps-ci. Tout le monde s'attend à un déballage monstrueux, et je ne suis pas fâché de revoir Andrew Jennings, auteur d'un remarquable réquisitoire contre les 'seigneurs des anneaux' de l'Olympisme il y a deux décennies, rôder dans les parages.

Blatter peut affirmer que le jeu se porte bien en évoquant la récente belle finale Barça-MU, cette compétition relève de l'UEFA de son ancien poulain. Et partout dans le monde, les belles vitrines masquent des coulisses pas très nettes. En Corée du Sud, un second joueur vient de se suicider dans le cadre du scandale des matchs truqués.

L'Angleterre ne récupèrera probablement pas "sa" Coupe du Monde 2018, mais je ne serais pas surpris de voir le Qatar perdre l'organisation de l'édition suivante, accordée dans des conditions pour le moins troubles et un calendrier pour le moins accéléré.

Bin Hammam ne sera probablement pas réhabilité, mais cela n'empêche pas le PSG d'annoncer dans le pire des contextes le rachat de 70% de son capital par le fonds souverain du Qatar (Qatar Investment Authority). Colony Capital conserve 30% du gateau et Sébastien Bazin compte bien enfin réaliser ses rêves immobiliers les plus fous. Le budget du club ne devrait pas s'envoler pour autant : c'est une question de business, pas de sport.


footlog 2011
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2011.03.29

Le "modèle" EPL bat de l'aile

J'ai assez vivement réagi à un rapport vantant les mérites de l'English Premier League comme un modèle de management auprès des décideurs coréens*.

Ce rapport met fort justement en valeur le travail de toilettage des hooligans opéré avant le lancement de la League en 1992, mais il oublie de signaler le nettoyage des tribunes populaires par l'augmentation radicale du prix des billets, et le passé plus que centenaire du football professionnel en Angleterre : oui, l'EPL attire les foules, mais c'était aussi le cas avant, et certaines rencontres de quatrième division peuvent afficher des assistances plus élevées que bien des matchs de Ligue 1.

L'EPL est en crise sur son coeur de métier: le sportif. Le fossé se creuse entre le top 4-5 et le reste de la ligue (les 5-0 ou 7-0 se multiplient et le ventre mou du championnat est plié dès la mi-saison), le fossé se creuse entre les supporters et des franchises privées de sens, le fossé se creuse entre clubs gérés par des managers responsables (comme Arsenal) et des clubs gérés en dehors de toute logique économique (Chelsea, Manchester City)...

Faillites, échecs des mises en bourse, et le Manchester United tant vanté par cet analyste au bord de l'implosion... un joli modèle en vérité. Réélu haut la main (au propre comme au figuré) à la tête de l'UEFA, Michel Platini doit opérer l'une des réformes les plus importantes du football professionnel : la DNCG à l'Européenne, une autorité supérieure pour contrôler les dérapages financiers. Dans le sport pro, le respect du jeu passe également par le respect des logiques économiques.

footlog 2011

* Ce championnat est suivi de très près dans le pays depuis que les joueurs coréens, Park Ji-sung en tête, y brillent. Manchester United a au même titre que d'autres grands clubs européens fait le pélerinage estival pour booster la vente de maillots et élargir la base des socios.     

2011.02.22

Grant Wahl s'attaque à Sepp Blatter et à la Samaranchisation de la FIFA

Grant Wahl a décidé de présenter sa candidature à la présidence de la FIFA.

Au-delà de sa propre personne, ce journaliste américain braque les projecteurs sur une organisation pour le moins sclérosée.

Qu'il nous parait loin le temps où l'ambitieux Sepp Blatter, flanqué de sa caution morale Platini, poussait à la retraîte l'indéboulonnable Joao Havelange. Un vent de réforme soufflait alors sur la planète football, le catenaccio sautait, le jeu reprenait ses droits, les petites fédérations percevaient enfin la lumière et les miettes du festin, on allait voir ce que l'on allait voir...

On a vu. Blatter le magicien ne fait plus rire la galerie avec ses petites boules rouges pendant les grands tirages en direct. Il se contente de traire ses généreux sponsors, d'arroser ses grands électeurs, et maintenant de distribuer à la pelle les Coupes du Monde à la République Poutinienne ou au Qatar, grand pays de football s'il en est. Juan Antonio Samaranch n'aurait pas fait mieux.

Personne ne se présente face à ce lutin finissant. Chung Mong-joon a manoeuvré comme un amateur, sabordant à la fois sa position de grand ponte du football international et la candidature Coréenne à l'organisation de l'épreuve suprême.

Grant Wahl n'a bien évidemment aucune chance d'être élu. A peine plus de chance de participer : cela entendrait qu'un président de fédération accepte de défier le Lider Maximo en soutenant ce poulain deux fois plus jeune que le despote finissant, au risque de perdre sa rente à vie.

Quelques mois après les affaires de corruption au sommet de la FIFA, ça sent franchement la fin de règne. Et déjà, les secrétaires de la vénérable vérolée institution suisse se voient califes à la place du calife.

Quel que soit le successeur, sur cette place en or, la manne des sponsors n'est pas près de se tahrir.

footlog 2011

2009.08.26

Serissima : Serie A Plus ou Moins

L'Italie va mal.

Les Champions du Monde se portent toujours mieux que leurs voisins transalpins (eux au moins seront du voyage pour la Coupe du Monde 2010), mais le championnat souffre face à ses rivaux Espagnols et Anglais.

L'âge d'or des décennies 1980-1990 semble révolu, et l'arbre vieillissant du Milan AC ne suffit plus à cacher l'absence de forêt dans les compétitions continentales. Kaka a rejoint la Liga, et le seul moyen d'attirer une star semble de l'échanger avec une autre (Eto'o contre Ibrahimovic).

La Serie A a donc engagé une rupture avec la Serie B comparable à celle qui donna naissance à la Premier League en Angleterre en 1992 : à partir de la saison 2010-2011, les deux divisions seront gérées de façon indépendante l'une de l'autre. La décision, prise en juillet dernier, vient d'être ratifiée ce mardi.

Depuis 2007, les droits TV se négociaient club par club, renforçant les décalages entre l'élite et le reste. Serie A et B faisaient néanmoins bloc. Désormais, l'élite peut négocier des contrats encore plus juteux, et renforcer la cohérence de son offre commerciale. On peut s'attendre à un rebranding, le "A" n'ayant aucun sens sans son "B". Pourquoi pas "Serissima" pendant qu'on y est ?

En revanche, les clubs ne se sont pas entendus sur la proposition du gouvernement de créer des cartes de supporters sécurisées pour endiguer la pandémie de violence dans les stades... à chacun ses priorités.

C'est pour cela que l'Italie va mal.

Au moins, avant de transformer leur championnat en grand barnum, les Anglais avaient-ils fait le ménage, revu la sécurité, repensé les stades, tiré les leçons du Heysel et de Hillsborough. Mais sur fond de crise financière et avec un Berlusconi à la tête du pays, les Italiens prennent le risque de cristalliser une situation fondamentalement malsaine.

footlog 2009

2009.07.20

Bucheon FC 1995 - la revanche des supporters

Supporters United contre Business FC ? Pas si simple...

Ce samedi 18 juillet, le Bucheon FC 1995, club de K3 League (la troisième division nationale sud-coréenne) accueillait le FC United of Manchester devant plus de vingt mille spectateurs, mais le score de 3-0 en faveur des coréens relève de l'anecdote : l'essentiel tient dans la symbolique d'une rencontre entre deux clubs alternatifs.footlogBucheonFC1995FCUnitedofManchester20090718.jpg

Les "Reds" et les "Red Rebels" ont été fondés par des supporters frustrés devant la montée en puissance du foot business dans leur club favori :

  • le FCUM est né en 2005, le jour où Malcom Glazer a pris le contrôle de Manchester United
  • le BFC1995 en 2006, l'année où le Bucheon SK a été délocalisé de la banlieue de Séoul à Seogwipo, dans la lointaine île de Jeju-do (voir K-League Saison 2006)

ManU n'a finalement pas tant perdu son âme dans l'affaire. Sir Alex est resté, et les titres ont continué à s'accumuler dans la salle des trophées. Basé à Bury, le FCUM a néanmoins aligné 3 promotions de rang et évolue désormais en Division Première de la Northern Premier League (l'équivalent de la 7e division).

Mais les supporters de Bucheon ont tout perdu.

Rebaptisé Jeju United FC, le Bucheon SK a continué sans gloire un parcours qui l'avait déjà conduit à Incheon et Séoul (voir "La K-League dans le rétro"), avec tout de même un titre au passage - remontant à une vingtaine d'années maintenant.

Victimes de la politique de décentralisation de la ligue, ses anciens supporters ont employé les grands moyens pour rejoindre à terme l'élite avec leur nouveau clubs : là où les "socios" de Manchester apportent chacun 10 Livres Sterling, les meneurs du Gyeonggi-do sont parvenus à mobiliser d'importants sponsors, dont un grand groupe soucieux de soigner son image après cet épisode pour le moins délicat, SK Energy, anciennement Yukong... le sponsor historique et propriétaire des Yukong Elephants devenus Bucheon SK puis Jeju United.

On le comprend : ces deux clubs n'évoluent pas nécessairement sur le même plan.

Mais la route est longue. Au lieu de faire ses débuts d'emblée en seconde division (la K2 League, rebaptisée National League), Bucheon 1995 FC a dû se contenter de la troisième (la K3 League, fondée en 2007). Et après une première saison médiocre (11e et 13e sur 16 sur les deux demi-saisons 2008), le club évolue actuellement au 7e rang sur 17 après 17 journées d'une saison en comptant 32.

S'il termine à une bonne place, Bucheon 1995 FC pourra malgré tout participer à la FA Cup et éventuellement gagner au tirage une chance d'affronter son grand frère l'an prochain. La probabilité reste beaucoup plus faible pour leurs confrères britanniques.

footlog

Le site de Bucheon : bfc1995.com. Celui des supporters, Hermes : bucheonfc.net

Le site du FCUM : fc-utd.co.uk. Celui de ses groupes de supporters : fcumsupporters.org.

 

 

2009.03.19

ECA : une Euro Super League 0% pur beurre

FF a sérieusement agité le landerneau en évoquant un nouveau projet de superligue européenne à trois étages par l'Association des Clubs Européens (ECA).

Sur le papier (ou plus vraisemblablement en projection Powerpoint), ce projet me semble une proposition de consultant peu au fait de la réalité du foot européen, et l'ECA devrait vite l'enterrer.

Car dans l'affaire, ce sont les plus ardents promoteurs d'une superligue à l'européenne qui risquent de se retrouver les premiers lésés.

Le systeme de relégation / promotion a du sens au niveau sportif, et c'est d'ailleurs ce qui fait le succès durable des championnats nationaux, mais il introduit la glorieuse incertitude du sport dans un modèle fondé sur sa destruction : toute la sécurité du modèle américain repose sur la garantie de participer à la ligue majeure chaque année, quoi qu'il advienne. Des mécaniques artificielles comme le salary cap ou les tours de draft ont été progressivement introduites pour éviter qu'une franchise domine trop longtemps ses adversaires (NB: les économistes noteront au passage qu'en sport comme ailleurs, le stade ultime du libéralisme s'avère souvent tout sauf libéral).

Si je suis un grand club, j'hésite avant de m'embarquer dans une telle galère, surtout quand je constate les limites des phases de poule en Ligue des Champions. Ici, j'ai tous les désavantages de la ligue fermée à l'américaine (ex risques de perte d'identité et d'aliénation de la base populaire) et tous ceux des championnats ouverts actuels (ex risque de relégation).

En fait, ce plan batard combine differents systèmes sans revendiquer une coherence ni une ligne claire.

On ne peut pas avoir a la fois le beurre, l’argent du beurre, la crémière, l’agent de la crémière, et comme sponsor la Parmalat.

2008.09.24

Merci Park Chu-young

Etonnant le nombre de media français venus consulter mes posts relatifs à Park Chu-young depuis que l'attaquant du FC Seoul a signé à l'AS Monaco...

Je suis à la fois triste que la K-League perde l'une de ses rares stars, et ravi que la France s'intéresse de façon positive au football coréen.

Et puis la chaîne sports KBSN / KBS Sports vient d'acquérir les droits de la L1 auprès de Canal Plus. Pendant mes séjours à Séoul, j'aurais ainsi accès à un peu plus de foot tricolore que via le très chiche TV5.

Coup d'envoi ce soir à minuit heure locale avec Monaco-PSG. C'est pas la L1 (Coupe de la Ligue), mais c'est pas plus mal.

Viviane Reding met les pieds dans le PAF

L'heure du grand marché unique des droits audiovisuels a-t-elle sonné ?

Le Commissaire Européen Viviane Reding prône ni plus ni moins l'instauration de droits uniques pour l'ensemble de l'Union Européenne. L'acquéreur obtiendrait d'un seul coup l'accès aux 27 pays pour des contenus comme les films ou les événements sportifs.

C'est sensé stimuler la concurrence ou renforcer les gros poissons ?

On imagine déjà les nouveaux entrants se frotter les mains : un émir ou un oligarque peut totalement fausser le marché en triplant la mise. Ou un fonds souverain asiatique raffler les droits sur les Jeux Olympiques et la Coupe du Monde en obtenant quelques concessions éditoriales (suivez mon regard Dix secondes ...).

On imagine déjà les opérateurs historiques monter un cartel pour assurer leurs arrières. Ou un pool national se monter pour éviter que le bébé échappe au premier marché continental... Non merci, j'ai vu ce que cela pouvait donner en Corée du Sud.

Reding met les pieds dans le plat, mais le vrai message est avant tout celui-ci : vos petites pratiques ne vont pas éternellement rester sans supervision, surtout en cette période d'explosions en série de bulles spéculatives et de spoliation massive du grand public. J'agite le spectre du grand soir pour obtenir des concessions de votre part. Je sais que vous allez monter au créneau sur l'exception culturelle et que la France ne sera pas la moins loquace à ce titre, mais quelque part, la récré est finie si vous n'acceptez pas la présence d'un pion, vous risquez de vous voir confisquer le ballon.