2009.04.30
Bon vent à Chorlton Villa
Carton jaune pour pratique antisportive, on connaissait. En l'occurence, le coupable a perturbé le tireur au moment du pénalty, provoquant l'échec de la tentative. L'arbitre le sanctionne, fait retirer le péno, but, rien d'anormal jusque là... à part le score final peut-être : 6-4 pour Villa contre Manchester.
Chorlton Villa contre l'International Manchester FC, je précise.
Le crime du joueur cartonné ? Avoir flatulé bruyamment, à en croire l'arbitre. Villa dément, et trouve l'homme en noir un peu gonflé sur ce coup.
Info, intox, ou intoxication ? Peu importe : ceux-là méritent vraiment de rejoindre la Ligue des Oubliés.
14:26 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chorlton villa, angleterre, arbitrage
2009.04.21
foot! Roustan-Pierron au théâtre ce soir
Didier Roustan et France Pierron sur TV5 Monde, c'est du Maritie et Gilbert Charpentier, du Roger Harth et Donald Cardwell, du Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, du Bernard Golay et Garcimore... Ah, la tévé des années 70, ses néons, son play back, son comique de répétition, sa bonne humeur potache...
Mais revenons aux années 2000. L'an dernier, les téléspectateurs de TV5 Monde habitués à recevoir Jour de Foot après chaque journée de L1 s'étaient vus infliger un insipide résumé packagé pour l'export : générique ringardissime, voix off à deux sous et zou, au dodo tout le monde. Comparé aux efforts déployés par la Premier League pour ses partenaires internationaux, et bien sûr à la fièvre du samedi soir version Christophe Josse, il y avait de quoi l'avoir franchement saumâtre.
Depuis quelques semaines, la chaîne internationale francophone a consenti un notable effort, dans le respect naturellement de ses habituelles contraintes budgétaires. Le résultat ? "foot!" avec un point d'exclamation : une émission en plateau avec la star montante des années Cangioni et la star montante de l'Equipe TV, sans oublier en guest star et pour les nostalgiques, la voix off pour les 2-3 matchs-qui-n'intéressent-personne-sans-vouloir-froisser-les-courageux-supporters-des-sympathiques-clubs-de-XXX-et-YYY-dont-on-espère-qu'ils-remonteront-bientôt-en-L1.
La marque "foot!" doit être le fruit d'un brainstorming entre le comptable et le gardien de nuit de TV5 Monde : on va pas se casser à réinventer la lune ou à faire des recherches de marques déposées... tiens, rajoute un "!" ça fait plus jeune et moderne. Un peu comme Yahoo! tu vois... Et qui sait, cette exclamation, ça va peut-être aider notre audience à maintenir les yeux ouverts jusqu'au bout.
Le plateau très blanc et lumineux véhicule en gros le même message : rien de tel qu'un gros coup de megawatts pour masquer la misère et réveiller le téléspectateur.
Didier Roustan a bien essayé d'ajouter de la couleur avec sa collection effarante de T-shirts bariolés les plus extrêmes (cherchez pas les codes Pantone il ne se fournit pas dans cette galaxie), mais il a dû se faire taper sur les doigts puisqu'après une invraisemblable course à l'armement psychédélique, il a récemment amorcé un rétro-pédalage plus ou moins subtil. Hier, dans son costume rayé trois pièces et la gomina copieusement étalée pour masquer sa calvitie naissante, Roustan avait l'air d'un vieux mac marseillais sur le retour, ou d'un André Kim déguisé en banquier.
La silhouette s'est épaissie mais le verbe n'a pas changé. Plus cantonesque que jamais, Roustan distille ses anecdotes, ses observations sur un geste, ses commentaires sur une animation 3D tout droit sortie de Tron, ses conseils cools et fumeux à la Huggy les bons tuyaux... Pendant que Pierron tient la barraque et sourit charitablement à chaque vanne du maître, celui-ci semble presque persuadé que c'est à lui que l'on a demandé de chaperonner un jeune confrère.
La petite heure de résumé se passe gentillement et je me retrouve avec l'impression plus ou moins confuse de m'être fait avoir à regarder pour la millième fois Joe Dassin faire l'andouille avec Carlos, Gérard Majax exposer ses trucs et frisettes, ou Jean-Marie Proslier et Roger Carel dans leur pitoyable concours de vieilles folles sur "Alors, raconte" sous prétexte qu'il n'y a pas d'autre chaîne ou presque.
Au moins, du temps de la voix-off, les images de foot n'étaient pas off.
Enfin... Vous me trouverez peut-être un peu cruel... mais je ne veux pas admettre que ça a malgré tout son charme, ce programme en couleurs.
Et pis les seventies, on y revient toujours : Sainté et Nantes en D1, Lyon s'accrochant pour le podium... une petite poussée d'inflation et une bonne manif en fond sonore... et les Bleus aux fraises dans les grands rendez-vous.
11:24 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : didier roustan, france pierron, tv5, media, canal plus, christophe josse
2009.04.02
Corée du Sud 1 - 0 Corée du Nord
Sept ans après, retour au Sangam World Cup Stadium, où j'avais assisté à la victoire logique du Sénégal face à un bien pitoyable champion en titre à l'occasion du match d'ouverture de la Coupe du Monde 2002 (France - Sénégal 0-1).
Dans une atmosphère bon enfant mais un poil plus tendue que lors des précédentes éditions, le choc entre Corées a débouché sur une victoire à l'arraché du Sud : 86e mn - coup franc décalé de Kim Chi-woo, entré en jeu quelques minutes plus tôt. Séoul repasse donc devant Pyongyang dans la course à la qualification pour la Coupe du Monde 2010 avec 11 points contre 10, l'Arabie Saoudite demeurant dans la course avec 10 points suite à sa victoire face aux Emirats Arabes Unis.
Le derby coréen a tenu toutes ses "promesses" : fermé, crispant et serré jusqu'au bout, les rouges du Sud contrôlant les rouges du Nord la plupart du temps, et la Corée du Nord profitant de la moindre occasion pour balancer son missile Jong Tae-se vers le but de Lee Woon-jae.
Fidèle à sa réputation, Jong Tae-se affiche une vitesse d'exécution proprement foudroyante : ce numéro 12 démarre comme une fusée et effectue un pivot sur lui-même en un éclair. Pas étonnant que la Corée du Sud et le Japon nourrissent des regrets à son égard : né à Nagoya, Jong a renoncé à la nationalité sud-coréenne pour rejoindre le Nord tout en restant à l'Ouest - ou plutôt à l'Est, puisqu'il évolue au Kawazaki Frontale (son frère jouant pour sa part en Corée du Sud). Puisqu'il ne reconnait pas officiellement le Nord comme un pays, le Sud n'a toujours pas avalisé la "trahison"... mais la FIFA a accordé sa bénédiction à l'union. Pour le plus grand bonheur de son compère en sélection Hong Yong-jo, le très technique maître d'orchestre (pour le coup, un enfant de Pyongyang jouant au FC Rostov).
Entre les deux stars de l'équipe (numéros 12 et 10), le très microscopique Mun In-guk (numéro 11) a correctement complété un triangle d'attaque parfaitement rôdé : pas de temps perdu à la récupération, le ballon part instantanément vers l'avant et dès la première minute, le toujours plus rondouillard Lee Woon-jae doit s'employer sur un violent tir de loin. Le portier sud-coréen sauvera également son équipe en début de seconde mi-temps sur une tête de Jong enchaînée par une reprise sur le poteau.
Il a fallu attendre l'heure de jeu pour voir des actions franches en faveur des Guerriers Taeguk, et un coup franc assez chanceux pour sceller un match néanmoins largement contrôlé par la Corée du Sud. Solide en défense et collectivement supérieure, l'équipe a paru très empruntée en attaque. Les tauliers Park Ji-sung, Lee Won-jae et Lee Yong-pyo ont pourtant assuré le métier avec sobriété et autorité - le Mancunien m'a franchement impressionné par sa défense debout dans une course le long de la touche et par sa résistance aux chocs : visiblement, le capitaine de la sélection doit soulever pas mal de fonte les jours de pluie. Mais sur le front de l'attaque, seul Park Chu-young bougeait pour offrir des solutions au porteur du ballon. Son partenaire Lee Keun-ho, toujours à la recherche d'un club, n'y était visiblement pas... et c'est d'ailleurs lui qui a cédé sa place au buteur du jour. Quant au toujours aussi prometteur Ki Sung-yong, s'il a régalé le public par ses grigris et talonnades, il a franchement déçu sur ses points forts habituels : qualité des centres et des coups de pieds arrêtés, accélération du jeu...
Après un premier quart d'heure très solide, le Nord a pour sa part abandonné le milieu à ses cousins, repris du poil de la bête en fin de première et début de seconde, et perdu pied le dernier quart d'heure, enchaînant passes mal ajustées et fautes de fatigue. Au vu du match, cette sélection peut nourrir des regrets mais elle a surtout affiché ses limites.
Mon rêve de voir les deux Corées participer à la grande fête du football en Afrique du Sud l'an prochain semble plus lointain. Tout se jouera le 17 juin dans le choc Arabie Saoudite-Corée du Nord... à moins que la DPRK ne sombre dès le 6 contre l'Iran au Kim Il Sung Stadium.
La Corée du Sud paraît en bien meilleure posture : elle vient d'enchaîner deux victoires chargées de symboles sur l'Irak et la Corée du Nord et si elle gagne aux Emirats le 6, elle pourra probablement se permettre de perdre l'un de ses deux derniers matchs à domicile (Arabie le 10, Iran le 17).
Bon. Ce calendrier pourrait être quelque peu chamboulé dans les jours à venir : la Corée du Nord a annoncé pour le 4 au 8 avril une mise en orbite de satellite fortement suspectée de masquer un test de missile longue portée. Et pour peu que ça dégénère (les Etats-Unis et le Japon se sont déclarés prêts à intervenir en cas de tir de missile), même les gants du bon vieux Lee Woon-jae n'y pourront pas grand chose.
03:42 Publié dans Coupe du Monde 2010 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : corée, hong yong-jo, jong tae-se, park ji-sung, lee woon-jae, park chu-young, ki sung-yong, lee geun-ho, lee yong-pyo, cm2010, asie, mun in-guk, kim chi-woo