2008.06.30
Si vous avez raté la fin
L'Espagne se décide enfin a assumer son role de favori et a bien jouer une grande compétition de bout en bout. Du haut de sa tribune, Platini a dû apprécier : cette équipe n'a pas grand chose à voir avec sa tâcheronne de devancière de 1984.
Tant mieux pour le jeu... et tant pis pour mes pronostics d'avant Euro*: d'apres mon scenario l'Espagne faisait bien 0-0 en quarts contre l'Italie mais perdait aux tirs au buts 2-3 au lieu de l'emporter 4-2. L'Italie n'a donc pas pu perdre en demis contre la Russie et si l'Allemagne s'est inclinée en finale, ce n'était pas contre la bande a Hiddink.
Pour le reste, pas brillant : j'avais à peu près vu venir les victoires de l'Allemagne et de la Russie en quarts, mais pas du tout le Turquie-Croatie.
Pire encore : pour sa sortie, Thuram nous a préparé une autre surprise que celle que j'avais prévue.***
* cf "Si vous avez manqué le début " (20080531)
** 2-1 au lieu de 3-2 contre le Portugal pour les premiers, 3-1 contre les Pays Bas au lieu de 2-0 contre les Bleus pour les Russes
*** cf "Lilian a un coeur gros comme ça" (20080627)
01:50 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : pronostic, euro 2008, Allemagne, Espagne, Michel Platini, Lilian Thuram
2008.06.29
Arbitrage vidéo
A chaque fois que l’on remet le sujet de l’arbitrage vidéo sur la table, je dégaine le même message :
l’arbitrage video pourquoi pas, mais pour des questions évidentes de coût, cela ne pourra concerner que l’élite, avec le risque d’augmenter le décalage entre sport pro et amateur, voire de décrédibiliser ce dernier aux yeux de ceux qui le pratiquent tout en regardant à la TV des matchs d’un autre genre. J’ai un profond respect pour Arsène Wenger, sans doute le manager que je préfère dans ce sport, mais il prêche ici pour une paroisse très élitiste, pas dans l’intérêt supérieur du sport.
l’arbitrage video pourquoi pas, mais uniquement avec des cameras fixes et objectives. "Objectives" au sens "neutres" et "focalisées sur un objectif" : tout point de vue est subjectif, l’opérateur est humain, et l’outil doit se limiter à des tâches simples, automatisables et incontestables comme le contrôle du franchissement d’une ligne (comme au tennis).
au-delà, cela demande une autre couche d’interpretation (yc à la source : imaginez la complication des règles et des règlements pour décider quelles actions font l’objet d’un contrôle, sous quelles conditions...), une équipe de juges vidéo, et une coupure à chaque sollicitation (cf foot US et à un degré moindre rugby).
on réduit potentiellement les risques d’erreur, et (seul argument recevable à mes yeux) on enlève de la pression sur les épaules de l’arbitre sur certaines décisions clef, mais on ne tue pas l’erreur. Je garde toujours à l’esprit le Brésil Norvège de 1998 où la dizaine de caméras pointées sur le match ne décelaient aucun pénalty, l’arbitre n’étant réhabilité que quelques jours plus tard après la publication de la vidéo amateur d’un spectateur.
02:52 Publié dans Marketing sportif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : arbitrage, media, tv, Arsène Wenger, cm1998, Brésil, Norvège
2008.06.27
Lilian a un coeur gros comme ça
Thuram devait annoncer l'officialisation de sa signature au PSG aujourd'hui.
L'âme des Bleus a préféré nous révéler que son coeur avait une faiblesse.
Une de plus me direz-vous, mais celle-ci est réelle. Pas un nouveau signe de compassion, mais une connerie de maladie qui peut tuer, et qui a d'ailleurs déjà endeuillé sa famille.
Je n'étais pas très chaud pour que Thuram rejoigne le PSG parce qu'à mes yeux il ne représentait pas vraiment l'avenir du club.* Je lui donnais encore de belles années à jouer au plus haut niveau en prenant et en donnant un maximum de plaisir, mais Paris n'était vraiment pas un challenge à son niveau, ni le genre de club où on prend du plaisir ces derniers temps. Surtout avec un président qui se focalise sur un transfert : le sien, au sens psychanalytique du terme (ne nous y trompons pas, Charles Villeneuve ne pense qu'à sa pomme et à prouver que non, il n'est pas dépassé par la limite d'âge**).
Thu-Thu devra probablement se résoudre à renoncer à rejouer en pro. Et même à ses rêves de préretraîte avec l'équipe de Guadeloupe. Heureusement pour lui, il devra aussi renoncer à jouer pour le PSG.
Sur le terrain tout du moins. Car ce grand seigneur constituera une recrue inespérée pour n'importe quel groupe en manque de coeur.
* cf "Es-tu prêt à souffrir ?" (20080530)
** ce qui est d'ailleurs vrai. mais CV est surtout dépassé par la limite de ses connaissances en football et là c'est beaucoup plus grave docteur.
16:50 Publié dans Stephane Club PSG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Lilian Thuram, PSG, blessures, Charles Villeneuve, Guadeloupe
2008.06.22
Bleus dans le rétro
Les Bleus sont logiquement sortis de l'Euro 2008. Je reprends à ce propos une discussion à propos des clubs, facteurs clef des succès passés de la sélection.
Les clubs français n’ont pas digéré Bosman, qui les a stoppé à leur apogée (début des années 90 avec l’OM en C1 en 1991 et 93, l’ASM en C2 en 1992, Bordeaux en C3 en 1996, le PSG demi-finaliste des trois coupes entre 1993 et 1997 avec deux finales de C2 en 1996 et 97)
Notons que Lyon tue la concurrence comme l’OM de Tapie (la triche en moins) en asséchant ses concurrents directs à chaque intersaison. Les victoires des Bleus n’ont pas eu lieu pendant la domination de Marseille mais juste après, quand une saine concurrence est revenue au plus haut niveau.
Les 3 glorieuses de l’équipe nationale coincident avec des phases de compétitivité au niveau des joueurs comme des clubs :
autour de 1958 avec Kopa, Fontaine et compagnie (avec Reims et Nice comme machines de guerre de classe mondiale, et Kopa comme fleuron de l’exportation)
autour de 1984 avec certes un regain de compétitivité au niveau européen (Bordeaux), mais surtout une autre génération en or et Platini rayonnant à la Juve
entre 1996 et 2001 avec une nouvelle fournée d’anthologie, un autre leader à l’export (Zidane), et une génération ayant appris à dominer l’Europe en France (OM et PSG) puis dans les meilleurs clubs.
Chaque équipe a connu une période dorée en matière de jeu. Pour la période la plus récente, je retiendrais plus 2000 que 1998, où la victoire était certes superbe mais moins éclatante. La France était la meilleure équipe en 2000, mais derrière les Pays-Bas en 1998. La France a retrouvé son jeu une année (2003) avant de sombrer. La finale de 2006 repose sur un groupe soudé plus que sur un jeu innovant (jolie balade néanmoins devant les fantômes brésiliens en quarts). Elle se fonde également sur une énigme troublante à mes yeux : miracle de la préparation physique sur des trentenaires soumis à une chaleur intense ?
La génération 1987 promet beaucoup, et elle a déjà commencé son exportation (Nasri à Arsenal). Il n’est pas dit qu’elle apprenne à gagner ensemble. Et Raymond Domenech n'est pas parvenu à réussir le grand pont avec celle de 1997.
11:45 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France, Euro 2008, Reims, Lyon, cm2006, om, Raymond Domenech
2008.06.14
Les Bleus pliés en quatre
Les Pays-Bas ont collé quatre jolis buts à l'équipe de France hier soir. Un non événement puisque les Bleus naviguent depuis un moment dans le ventre mou du foot européen. Et quand on ne parvient à ne marquer aucun point ni aucun but à une médiocre équipe d'Ecosse il ne faut pas s'étonner de prendre une rouste devant une séduisante équipe batave.
S'ils n'ont pas le brillant de leurs prédécesseurs de 1988, les Oranjes peuvent aller loin dans cette compétition. Plus loin vraisemblablement que ces deux finalistes de la dernière Coupe du Monde couverts de bleus et raccrochés à l'ultime espoir d'un échec roumain dans le dernier match de poule... pour peu que l'un des deux daigne battre l'autre.
Le 4-1 d'hier demeure néanmoins porteur d'espoirs : les jeunes emmagazinent de l'expérience et de la frustration au plus haut niveau (utiles aux survivants de 1992-1993, les moteurs de 1996-2000), et il commence à y avoir de l'animation au milieu, un potentiel offensif plus varié. A condition bien sûr que la sélection prenne le risque d'affirmer un style plus clairement orienté vers l'avant.
Et puis une nette défaite au premier tour pourrait précipiter l'arrivée d'un Deschamps à la tête de la nouvelle génération. Domenech aurait ainsi prolongé avec succès sa mission commencée avec les Espoirs : former toute une génération à la victoire en équipe A.
Et retrouver l'OL histoire de boucler la boucle ?
08:12 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : euro 2008, France, Italie, Pays Bas, Roumanie, Raymond Domenech, Didier Deschamps
2008.06.09
Euro fort et Samba s'en revient
Comme attendu, l'Euro 2008 est lancé (sans pitié pour les pays hôtes Suisse et Autriche, battus lors de leur première sortie), et la crise de la finance* s'étend à l'économie au sens large.
Dans ce contexte, rien d'étonnant à ce que l'actualité footballistique qui retient mon attention ces jours-ci me vienne de Bloomberg** : les footballeurs brésiliens reviennent au bercail depuis que le Real a repris du poil de la bête.
Quand je parle du Real, ce n’est pas à la Maison Blanche madrilène mais la monnaie brésilienne que je pense. Elle a spectaculairement gagnée sur ses concurrents directs grâce aux exportations nationales de produits alimentaires, un luxe par les temps qui courent.
Les footballeurs brésiliens courent encore mieux mais ne sont plus un luxe pour des clubs comme Botafogo. Ze Carlos (Jose Carlos Garcia Leal) y a récemment signé avec d’autant plus de joie qu’il évoluait sous de plus tristes tropiques, dans ce Japon "où les gens ne vous laissent même pas les prendre dans les bras" pour célébrer un but.
Des scènes de liesse que l'on n'est pas prêt de revoir de sitôt du côté de Wall Street, temple de la spéculation financière, ou du Parc des Princes, temple des bulles sportives... à moins que Dein et Wenger ne viennent en chevaliers blancs apporter une réponse à la fois sportive et financière au club parisien.
A noter également : à la Bourse de Lyon, le cours du Puel s’est envolé. Et Puel lui-même pourrait bientôt en faire autant.
* à ne pas confondre avec la crise financière (cf "Du free market au fair market")
** cf "Ronaldo at Flamengo Nears Reality as Real Gains 44%"... les lecteurs de footlog ne seront pas dépaysés : ils ont déjà eu droit au Financial Times dans leur revue de presse (cf "Highbury aux premières loges" - 20060326)
05:15 Publié dans Marketing sportif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Euro 2008, Suisse, Autriche, Brésil, Japon, Ze Carlos, Arsène Wenger