2007.02.28
Brésil 2014 - Chine 2018 - Blatter 2007
La FIFA a beau avoir l'habitude de se faire griller la polit(iqu)esse par le CIO, pas question de laisser trainer trop de temps entre les premiers JO à Beijing (2008) et la première Coupe du Monde en Chine.
Le débarquement du barnum footballistique en Asie ne remonte qu'à 2002 et l'Afrique (du Sud) est déjà programmée pour l'édition 2010. Quant à 2014, Sepp Blatter peut difficilement continuer à snober l'AmSud / CONMEBOL, shuntée par l'épreuve reine depuis la rupture du courant alternatif avec l'Europe en 1978*.
Le Brésil, barré du temps de Joao Havelange, fait figure de favori : la terre du futebol patiente depuis plus d'un demi siècle, tuant le temps en glanant quelques couronnes partout où se produit la caravane quadriennale (Europe en 1958, Amérique du Sud en 1970, Amérique Centrale en 1970, Amérique du Nord en 1994 et Asie en 2002), et sauf gros couac, les auriverdes tiennent leur ticket pour 2014.
L'unique concurrent à date, l'Australie, ne devrait guère poser de problème :
- Elle ne peut pas avoir et le beurre, et l'argent du beurre et la crémière : le pays ne représente plus l'Océanie et l'OFC mais bien la confédération asiatique (AFC), rejointe justement pour faciliter ses qualifications en phases finales. Or douze ans après la Corée et le Japon ça ferait un peu tôt pour l'Asie... et surtout un peu tard pour l'Empire du Milieu, principale cible marketing de la FIFA
- la masse des téléphages footeux du globe se trouverait sur le mauvais créneau horaire - à moins de faire jouer les matchs au milieu de la nuit, audience désastreuse garantie
- avec toute la sympathie que j'ai pour les socceroos, une telle promotion du beautiful game dans ce vaste désert dédié au rugueuxdeby relèverait franchement du caritatif
- même si Ruppert Murdoch cassait sa tirelire, à qui profiterait le crime sur le plan sonnant et trébuchant ? quitte à choisir un autre concurrent de la Chine dans l'AFC, le Moyen Orient offrirait des perspectives bien plus sonnantes et trébuchantes (avec même un croc en jambes définitif pour les juges de ligne de sexe non masculin).
2014 déjà plié, Blatter décide de lancer une pique à l'Europe pour 2018 : pourquoi le vieux continent échapperait-il aux nouvelles lois de l'alternance ? Pourquoi ne serait-ce pas au tour de la CONCACAF ou de l'AFC ? Et pourquoi ne pas réélire, au prochain congrès, le petit suisse qui a le premier offert la Coupe du Monde à l'Asie et à l'Afrique ?
Voilà Michel Platini sommé de voler au secours de l'Angleterre, représentante éminente de l'UEFA d'en haut mais candidate déclarée à l'organisation de la Coupe du Monde 2018. En décidant de jouer du violon auprès des parents pauvres de son ONU du football pour sa réélection de fin d'année, son mentor le soumet à un crash test pour vieux briscard de la politique dont il se serait bien passé...
* Eh oui, rien à se mettre sous la dent depuis le tango des généraux argentins ! La Colombie avait pourtant obtenu l'organisation de la Coupe du Monde 1986, mais pour jeter l'éponge en 1983. Le Mexique avait alors récupéré le bébé et avec lui la CONCACAF, organisatrice de la livrée 1994 (pour rappel, un habile coup de pouce au soccer US et à ses mécènes - cf histoire de la MLS et du football aux States).
17:20 Publié dans Marketing sportif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : FIFA, Sepp Blatter, Michel Platini, Australie, Brésil, Chine, JO
2007.02.26
Chasse à l'OM : quand Kachkar devient la proie
Jack Kachkar tient-il la pression ?
Voici le mystérieux homme d'affaires éparpillé façon puzzle par des défenseurs (les supporters de l'Ohème, gardiens du Temple attachés à leurs privilèges), des milieux (le Milieu de Marseille, et sans doute d'autres, plus exotiques) et des attaquants (le FISC, très efficace pour faire fuir les grandes fortunes du pays, et déterminé à dissuader les supposées grandes fortunes d'autres pays d'y entrer).
L'entraîneur, lui, reste en place. On ne sait toujours pas si Dieu existe mais son principal représentant sur terre vient d'émettre une nouvelle bulle papale : Albert Emon a été confirmé par le Pape Diouf. Rayon joueurs, Djibril Cissé se fait taper sur les mains pour son attitude peu collective alors que, peu avant, Franck Ribéry s'était fait taper sur le pied pour son attitude trop collective.
L'OM va mal, donc l'OM va bien puisque l'OM reste l'OM.
Certes, RLD risque d'être obligé de garder son bien encore quelque temps. Mais si ça se trouve, ce ne serait pas plus mal pour sa pomme : si le patron d'Inyx venait à faire pschitt, Marseille aurait au moins réussi sa campagne de pub. Ohé les gars, y'a un grand club avec de grands joueurs qui cherche un investisseur sérieux. Le ticket d'entrée n'a rien à voir avec ce qui se pratique en Angleterre. Dans ce pays aussi, on écarte les petits plaisantins mais on accepte la mise en bourse des clubs sportifs. On accepte aussi la Visa, l'Amex et les Travellers Cheques.
Et si John Fitzgerald Kachkar venait à survivre à cette redoutable épreuve, il gagnerait son bâton de maréchal et une crédibilité inespérée. Il ne lui resterait alors plus qu'à se mettre au Français pour son discours "Ich bin ein Berliner". Ou plutôt au Marseillais : "oh 'taing, je sizin Marséyè, nous sommes les Marseillais, et nous allons gagner".
Aux armes...
10:44 Publié dans Marketing sportif | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Jack Kachkar, om, Albert Emon, Pape Diouf, Djibril Cissé, Franck Ribéry, Inyx
Paris perd, vernis Verts
C'était écrit*, le PSG ne pouvait pas accumuler impunément les coups de chance éternellement. Le match contre l'ASSE, trop bien écrit à l'avance (grand match du dimanche soir après une série de quatre victoires, face à un bon client jamais rentré vainqueur du Parc), sentait le piège à plein nez et le club de la Capitale a logiquement rechuté, enrhumé sous des trombes d'eau par les contres foudroyants des Ilan & Co.
Landreau aura bien dégainé sa parade quotidienne mais en face, Jérémy Janot s'est contenté de laisser sa barre et ses défenseurs faire le boulot. Même ses attaquants s'y sont mis, Pascal Feindouno sortant une prestation à la Roberto Carlos des grands soirs, la cacahuète sous la barre en moins. Bafetimbi Gomis, peu inspiré hier soir, a failli récolter un pénalty en sa faveur. Le pénalty eût été mérité mais le 3-0 sévère pour Paris, mis KO à quelques secondes de la mi-temps par une jolie bicyclette d'Ilan, un joueur décidément précieux, élégant et efficace que j'aimerais voir plus souvent au Parc, sous un autre maillot.
Hier, le PSG n'a pas sombré et reste même, à la différence de buts, au-dessus de la ligne de flottaison en L1. S'il joue comme ça dans ses jours sans, il peut être déçu mais pas inquiet. Il sera en revanche et l'un et l'autre s'il décide de perdre son prochain match à Sedan.
* cf "Iberesexuels et Calcio : vieilles casseroles et nouvelles recettes" (20070218)
09:40 Publié dans Stephane Club PSG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : humeurs, PSG, ASSE, Ligue 1, Mickaël Landreau, Jérémy Janot, Ilan
2007.02.21
Giggs pas fair play ?
Quand Thierry Henry marque en Premier League sur coup franc direct sans attendre que les adversaires soient en place, il joue habilement le coup. Quand Ryan Giggs use de la même ficelle en Champions League, il ne respecte pas l'esprit du jeu.
Cela dit, Monsieur Eric Braamhaar n'a pas été franchement convaincant sur cet épisode, accordant plusieurs fois à Giggs le droit de tirer pendant que Tony Silva plaçait son mur (style il faut pas qu'on me voie en face, grouille-toi de profiter de l'occase). Ajoutons à cela la non exclusion de Paul Scholes en première mi-temps (style je ne dis rien dans un premier temps, je vois que ça mérite un carton dans un deuxième, je me ravise en reconnaissant Poil de Carotte dans un troisième) ou encore le but refusé à Peter Odemwingie pour son agression caractérisée sur un défenseur mancunien alors qu'il visait la meilleure note artistique pour un splendide plongeon aux six mètres (style je suis trop court, je me mets en travers) et voici le téléspectateur français brusquement replongé aux pires heures de sa tumultueuse histoire avec l'arbitrage batave*.
A se demander si, en creusant sous le camping-car de Braamhaar cet été en Dordogne, on ne trouverait pas une jolie enveloppe gorgée de Ringgit malaisiens ou de jetons de casinos offerts par un généreux site de paris en ligne basé à Gibraltar ou Macao**.
Hier soir, Manchester United a tout simplement battu le LOSC au jeu. Sinon dans son esprit, du moins dans ses règles. Sur l'ensemble du match, la victoire n'apparait pas scandaleuse, même si Lille a livré un match solide et un gros quart d'heure de toute beauté. Sans oublier un après-match étonnament fair-play.
Quant à l'UEFA de Platini, la voici sommée de considérer la réclamation du club français. Une petite récréation après les déferlantes hooliganesques de ces derniers temps. Si le Board pouvait être saisi sur un éventuel aménagement de la règle du coup franc, les Lillois n'auront pas perdu leur temps. A défaut de ne pas perdre le match.
* si personne ne se souvient des bons moments, pourtant nombreux, qui a oublié la générosité de Charles Corver envers Harald Schumacher ? Notons comment l'adjectif "batave", à la sonorité peu élégante dans notre langue, sera dans ces circonstances préféré au plus pertinent mais tellement moins satisfaisant "néerlandais".
** étant entendu qu'un club comme Manchester serait incapable de commettre le moindre acte de corruption, surtout avec Malcom Glazer à sa tête : cet Américain ne connait pas grand chose au foot mais ne prendrait jamais un tel risque
12:41 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Champions League, Lille, Manchester, Ryan Giggs, Thierry Henry, arbitrage, Michel Platini
2007.02.18
Ibèresexuels et Calcio : vieilles recettes et nouvelles casseroles
Deux buts et une passe décisive pour Gronaldo (qui refait Sienne la Serie A - Veni, Vidi, Vici), un nul et une galette rouge vif pour son ancien compère David Beckham (qui ressort sa fameuse râclette face au Betis de Fernandez ; une recette bien fouettée inventée pendant la Coupe du Monde 1998 face à l'Argentine). Y'a pas à dire, la cuisine toscane, ça change du chocolate con churros.
Le PSG, lui, persiste dans sa cuisine moléculaire façon el Bulli, à déstructurer le bon sens et martyriser la matière footballistique sous des conditions de température et de pression pour le moins anormales. A force de brûler tous les cierges de la Capitale et de mobiliser tous les marabouts de Paname, le club est parvenu à enchaîner une troisième victoire de rang. En une semaine, le déficit de chance accumulé depuis le début de la saison s'est ainsi transformé en un excédent budgétaire susceptible de financer les programmes électoraux des 46 candidats déclarés à la Présidentielle 2007.
Assister à ce nouveau miracle a demandé un peu de patience au téléspectateur, condamné à supporter Alexandre Ruiz jusqu'au bout de Jour de Foot. Non content de nous pointer de son sempiternel doigt accusateur, l'Ibèresexuel du PAF nous a même infligé un postillon de dernière minute. Comme si les poils dans la soupe ne suffisaient pas... Il était temps que le générique de fin renvoie ce sombre boxeur solitaire dans les cordes de la nuit.
Et en attendant ce fameux Nuit de Foot, j'ai observé Empoli faire cuire à petit feu la Roma sous le soleil éclatant de Toscane et dans un stade vide. J'ai pu mesurer combien, sans le bruit de fond des supporters, la simulation à l'Italienne pouvait s'entendre : on repère tout de suite celui qui se croit à Cinnecitta, et l'on entend tout de suite celui dont le tibia se brise effectivement.
Le cinéma italien est sorti de la crise lorsqu'il a retrouvé une certaine qualité mais pour cela, il a fallu vider les salles. De cet édifiant benchmarking, le Calcio semble avoir déduit que le football Italien n'aura de chance de revivre qu'une fois qu'il se sera débarassé du supporter Italien. Les clubs doivent donc trouver de nouvelles recettes pour survivre.
Le modeste club du Scala de Milan évolue pour le moment en Serie S, mais envisage très sérieusement de monter en série A grâce à un recrutement pour le moins innovant : sinon au niveau des joueurs (le Scala est condamné à conserver une équipe de divas liées par des contrats courant sur plusieurs saisons), au niveau des sponsors. Le fabricant de mannequins pour vitrines de mode Elite a en effet été sollicité pour fournir 20.000 supporters aux couleurs du club. La question de l'animation visuelle étant résolue, restait à donner de la voix à un stade toujours désespérément silencieux. Le président du club, par ailleurs actionnaire de l'opéra, a eu la bonne idée de réserver les 80 invitations tolérées par le règlement des matchs à huis clos aux 80 plus grands ténors de la péninsule.
La recette semble avoir du bon : le Scala a brillamment sorti la Roma de la Coupe d'Italie sous l'air de Cosi fan Totti. A la fin du match, l'entraîneur laziale a lâché, dépité : "Ce Scala a peut-être un petit budget, il a du coffre. Cela servira de leçon à nos joueurs, qui n'ont l'habitude de croiser des Series S que dans les parkings de leur centre d'entraînement."
10:30 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Ronaldo, David Beckham, AC Milan, Real Madrid, Canal Plus, Italie, Alexandre Ruiz
2007.02.11
Casse-pieds
La blessure a eu lieu juste après le 3e but parisien. La victime de l'agression avait beau se tordre de douleur sans simuler, les caméras de Canal+ s'obstinaient à filmer le jeu qui continuait comme si de rien n'était.
Il faut dire que la victime de l'agression gisait à quelques centaines de mètres du Parc des Princes, dans son appartement, lâchement tâclé par un objet contodant alors qu'il s'apprêtait à décrocher son téléphone. Heureusement, ce matin, la radio n'a décelé qu'un vilain hématome là où la victime redoutait une fracture du tarse. La blessure à l'amour propre, elle, mettra plus de temps à se résorber : cet épisode ne fait pas honneur à votre serviteur, déjà blessé dans des conditions fort suspectes en fin de saison dernière*.
On n'a pas idée d'appeler au milieu d'un PSG - Monaco. D'autant que pour changer cette année, la Principauté s'affirme comme la seule victime consentante du club de la Capitale : au match aller (le 2-1 relaté dans ces pages**) comme au match retour (4-2 hier).
Finalement, je ne suis pas fâché que les loupes de Canal aient loupé ce tacle assassin, et que ma webcam soit sagement restée dans son tiroir. Je n'aime guère voir les images de Djibril Cissé dans le rôle de la victime (sous le rouge de Liverpool comme sous le bleu de la sélection) comme dans celui du blesseur (Carlos Yepes a décidément la cheville bien souple).
Quant au casse-pieds qui m'a donné ce coup de fil maudit, c'était quelqu'un qui venait d'apprendre le 3e but parisien à la radio et m'appelait pour me féliciter. Comme si j'y étais pour quelque chose ! A moins que dans un ultime transfert post-mercatoïen, Cayzac ait réussi à me refiler la scoumoune qui sévissait dans son club.
Finement joué, Président.
* peu glorieux inventeur de la blessure en rêve - cf "Dans de beaux draps" (20060515)
** cf "Y'a pire ailleurs" (20060918)
15:05 Publié dans Stephane Club PSG | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : psg, canal plus, blessures, monaco, Carlos Yepes, Djibril Cissé, video
2007.02.08
L'Argentine, sans surprise
Le Vice-Champion du Monde s'est logiquement incliné devant la meilleure équipe de la Coupe du Monde. La France a été nettement dominée là où beaucoup de grandes équipes auraient tout simplement explosé.
L'Argentine n'aura même pas eu à forcer son talent, contrôlant le match de bout en bout... à l'exception des rares moments où les Bleus ont un peu joué au milieu en se dédoublant près de la ligne de touche - l'attaquant Thierry Henry ou le récupérateur Patrick Vieira s'improvisant quelques instants numéro 10, histoire de donner un peu de vitesse au ballon.
A peine remis de l'enchaînement Lyon + PSG, Ribéry n'avait visiblement plus de jus dans les chaussettes et ça s'est vu en première mi-temps où, sur son côté droit, seul Sagnol était en mesure d'apporter un semblant de danger.
Trézéguet, lui, a très vite compris que ce match n'était pas le sien : jeu court et petits espaces surpeuplés, peu de centres immédiatement captés par le phénoménal jeu de tête des Ayala, Heinze & Co... DT doit au contexte affectif de ce match amical d'avoir tenu plus d'une mi-temps sur la pelouse. Anelka et Govou avaient clairement le profil pour déstabiliser le bloc défensif adverse, mais n'auront guère eu le temps de le prouver.
L'Argentine a eu la politesse de ne marquer qu'un but et fort joli qui plus est (chapeau Saviola - Cambiasso). Elle a surtout eu le mérite de remettre les Bleus à leur place : une place forte du football européen et même mondial, mais un ton en dessous du sommet quand elle n'est pas au top physiquement. Au global, une défaite plutôt encourageante pour remobiliser au début d'une année décisive.
10:20 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France, Argentine, cm2006, Thierry Henry, Patrick Vieira, Franck Ribéry, David Trézéguet
2007.02.07
France Argentine : Zidane forfait
21 ans déjà depuis le dernier match entre l'Argentine et la France ! Nos braves centenaires Zidane, Deschamps et même Blanc n'auront donc jamais affronté ce prestigieux adversaire. Par solidarité, Thuram vient d'ailleurs de déclarer forfait au dernier moment.
Le France-Argentine se fait rare. Deux chocs épiques en Coupe du Monde (1930 et 1978) et entre les deux, seulement six matchs amicaux à se mettre sous la dent, dont une floppée pendant les tournées d'hiver des années 70 de la France d'en bas.
Et puis ce petit match amical du 26 mars 1986 au Parc des Princes où, comme quatre ans auparavant, les Champions du Monde des matchs amicaux corrigent 2-0 les futurs vainqueurs de la Coupe du Monde. Deux pions marqués par les remplaçants Ferreri et Vercruysse, le carré magique ayant été réduit à l'arête Fernandez - Tigana. Giresse et Platoche avaient bien joué le mois précédent, mais dans un triste 0-0 contre l'Irlande du Grand Nord, entre les congères d'un Parc frigorifié et pas vraiment convaincu par la première sélection de Jean-Pierre Papin.
J'étais au Parc ce 26 février 1986 comme ce 26 mars 1986.
Si je n'attendais pas grand chose du match contre l'Irlande du Nord, ce France-Argentine reste une déception. Ce soir-là, même Burruchaga était passé à côté. Une image persiste toutefois, gravée dans ma mémoire : l'échauffement d'avant-match du Pibe de Oro. Un autiste au beau milieu d'un stade sans âme, seul dans sa bulle avec sa balle. Rien n'existe si ce n'est ce bout de cuir qui jamais ne touche le sol.
Ici, pas d'esbrouffe. Ce n'est pas encore la mode du freestyle et Ronaldinho n'a pas encore l'âge de tenir debout, ni même de dribbler Assis (son frère, Roberto). Pied, tête, épaule, cuisse, talon gauche, fesse droite... tout y passe ou presque. Diego Armando Maradona attendra quelques mois pour dribbler Peter Shilton de la main.
Platini a l'habitude de dire que ce que Zidane fait avec un ballon, Maradona le faisait avec une orange. Je le crois bien volontiers. Mais je regrette que leurs rencontres se soient limité à quelques Juve-Napoli ou à cette exhibition sous le même maillot pour le centenaire de la League anglaise (j'étais bien en Angleterre pendant cet été 1987, mais devant mon écran et pas à Wembley). Zizou a manqué Diego pour peu de choses. Qui sait...? Laurent Blanc stoppe Kostadinov à l'automne 1993 et peut-être que le Bordelais fait partie des 23 l'été suivant, quelques semaines avant sa véritable première sélection face aux Tchèques. La France et l'Argentine n'atterrissent pas dans la même poule (la Bulgarie n'était pas tête de série), mais ZZ a une chance d'affronter le maître avant qu'il ne se fasse pincer pour dopage.
ZZ se contentera donc du Brésil. Avec une certaine réussite. On lui pardonne.
10:18 Publié dans Divers délires futchebol | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : France, Argentine, 1986, Diego Maradona, Michel Platini, Zinédine Zidane, freestyle