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2006.08.28

Mourinho, la dialectique du maitre et de l'esclave

Au moment où Lilian Thuram s'affranchit*, Claude Makélélé découvre les galères de l'esclavagisme. A en croire son employeur José Mourinho, Raymond Domenech ne vaut guère plus que les négriers d'antan lorsqu'il impose à son joueur de jouer contre son gré pour la sélection de la République, lorsqu'il l'arrache à sa très select banlieue de Chelsea pour l'enchaîner à l'enfer du 9-3 et de Saint-Denis ou pire encore, lorsqu'il l'oblige à défiler dans le stade olympique de Berlin l'année du 70e anniversaire de Anschluss du monde sportif par Adolf Hitler.

Voici donc la dernière trouvaille du G14** pour torpiller les sélections nationales : ces indécrottables disciples d'Adam Smith*** n'ont pas hésité à recruter Georg Wilhelm Friedrich Hegel en personne.

Drôle de début pour cette saison 2006-2007. Si ça continue sur ces bases, José Bové va finir par jouer sous les couleurs du Monsanto United.

* cf "Thuram pour faire avancer le monde" (20060824)
** sur cette peu vénérable institution, voir "Top 5 et Top 14" (20060419)
*** le père du libéralisme, pas le joueur du Chesterfield FC

2006.08.24

OL : la bourse ou la vie ?

Jean-Michel Aulas revient à la charge pour placer son club en bourse et cette fois-ci, il pourrait bien aboutir avec la bénédiction de Bruxelles. Grâce à son équipe de coiffeurs (au sens littéral du terme), l'OL pense même afficher 50% de son chiffre d'affaires en-dehors du domaine sportif d'ici 2008-2009, soit deux fois le minimum requis. Je me demande sur quel marché il aurait le plus valeur à être côté : si la place de Paris parait bien petite, "Euronext" sonne bien avec ses ambitions sportives...

Sur le fond, Aulas semble toutefois privilégier la marque à l'objet sportif, et viser plus clairement le modèle économique du Bayern de Munich ou de Manchester United que de celui du Real de Madrid ou de la Juventus. Aujourd'hui seul maître à bord après Dieu et ses poteaux carrés mais devant Pedretti et ses pieds carrés, JMA consent à soumettre son club à une pression financière externe. Or tous les actionnaires ne seront pas des supporters et la plupart exigeront des résultats financiers avant des résultats sportifs ; soit à travers une plus value dans le cadre de la revente de leurs actions, soit à travers un dividende versé dans le cadre d'éventuels bénéfices. Lyon devra séduire durablement en surperformant l'inflation... alors qu'il entre en bourse pour parer à l'inflation des salaires de joueurs.

Car dans le fond cette levée de capitaux ne sert qu'à compenser une distorsion fiscale vis à vis de nos principaux voisins. Lyon la joue en solo pour devenir plus compétitif au niveau européen, au risque d'écraser encore plus son marché national. Il serait plus productif d'élever globalement le niveau du championnat en réduisant la fracture financière pour tous ses acteurs, par exemple en autorisant les contrats d'image.

Si l'OL atteignait son graal financier sans que la situation n'évolue pour les autres clubs, le football français pourrait bien perdre tout intérêt, au propre comme au figuré.

Thuram pour faire avancer le monde

Le seul, unique et véritable joueur-modèle des Bleus ne donne jamais de coup de boule. Victime non consentante du racisme, il renvoie aux extrémistes de tous poils la meilleure des réponses, même dans les circonstances les plus absurdes (je le revois encore tenter de raisonner un jeune sur le gazon de Saint Denis alors que le premier France-Algérie de l'histoire était déjà définitivement interrompu).

Si à la différence de Zinédine Zidane Lilian Thuram laisse toujours la raison l'emporter, il dispose lui aussi d'un coeur énorme, plus énorme encore que sa formidable Coupe du Monde. Alors il prolonge pour le seul plaisir de donner. Il a compris que tant qu'il jouerait, refuser la sélection n'aurait aucun sens. Quitte à ne pas partir au plus fort du voyage, à la fois tout près du sommet de l'Everest et au fin fond d'une vallée de larmes, quitte à s'exposer aux saisons de trop et à se faire descendre en flammes au premier faux pas, quitte à terminer son parcours miraculeux comme Zizou, en humain-trop humain autocrucifié.

Ne cherchez pas le plan de carrière, admirez simplement la ligne de vie.

2006.08.17

Dhorasoo les bleus dans les yeux

Finalement ce ne sera qu'un film de vacances privé ; pas le prometteur snuff movie de l'été (de toute façon "Olmert m'a tuer" a trusté le box office depuis la fin de la Coupe du Monde). Tant pis pour Vikash "Spike Lee" Dhorasoo qui avait emmagaziné mille fois plus de temps de jeu de l'autre côté de la caméra... il aura suffi d'une réaction légitime de révolte et de mépris du groupe France pour que son projet soit abandonné. La peur de se prendre des bleus dans les yeux, sans doute...

Le groupe France, justement, a retrouvé le terrain avec un peu de réussite hier. Un match de reprise idéal avec une authentique opposition : un super gardien, une solide défense, un milieu dominateur jusqu'au départ de Hasan Salihamidzic, une attaque efficace et une motivation presque trop forte. Au final, un match bien plus plaisant que la plupart des sorties des Bleus sur la période août 2004 - juin 2006.

En première mi-temps, bien sûr, il y avait comme un bug en défense centrale (Lilian ?) et au milieu (Zinédine ?). Mais en seconde, les cadres se sont réveillés et ont posé leur patte sur le match sans trop forcer. Le Professeur Thierry Henry a brillamment exposé les vertus de l'altruisme, et P'tit Louis ne s'est pas contenté d'écouter et de prendre des notes. On se console comme on peut en voyant l'équipe ter Italienne sombrer à domicile face aux Croates : quitte à affronter l'équipe 1, autant que ce soit début septembre, avant la reprise du championnat. Sur un terrain un peu moins champêtre, sans la fanfare du village aux hymnes et avec une réalisation digne de ce nom - un peu plus de hauteur que pour la version bosniaque, un peu moins auteur que pour la version Vikash.

2006.08.14

Canal un peu Plus, Scar-Farce un peu moins

Depuis qu'elle ne traîne plus le PSG comme une maladie honteuse, la chaîne cryptée a retrouvé des couleurs. Les consultants affichent eux-aussi une mine ravissante après leurs vacances tous frais payés à reluquer les formes avantageuses de Ronaldo & Co sur le sable fin de Germanie.

Et puis cette Ligue 1 démarre bien. L'OL concède un premier petit faux pas, les autres tireurs de coups francs se décident enfin à aider Juninho à nettoyer les lucarnes de France et de Navarre, Franck Scar-Farce Ribéry n'est pas parti animer la Premier League, la moyenne de buts remonte et surtout on voit du beau jeu. Le premier quart d'heure de Lille hier valait largement la plupart des peu généreuses portions de 90 minutes ingurgitées la saison dernière. Pour la première fois depuis dix ans et les débuts de l'ère Bosman, les clubs français ont pu garder leurs meilleurs joueurs et bâtir une équipe dans la durée.

Mais la Coupe du Monde 2006 avait elle aussi débuté sur d'excellentes bases avant de sombrer dans un affligeant concours de catenaccio. En avance sur son temps, le Paris Saint Germain vient d'ailleurs d'arracher son premier 0-0 de la saison dans le célèbre chaudron des redoutables Valenciennois, un exploit de portée cosmique à peine éclipsé par la première victoire du FC Tours en 2e division depuis des lustres.

2006.08.06

Paris est magique

Le Trophée des Champions m'avait laissé perplexe avec ce PSG posant de sérieux problèmes à la Dream Team B lyonnaise et ne cédant qu'aux tirs aux buts. Rothen avait même planté un but d'anthologie du droit avant de ruiner sa splendide teinte d'été en la maculant de sang rhodanien.

Heureusement, tout est rentré dans l'ordre et hier j'ai vraiment retrouvé le club de mon coeur : brouillon, fébrile, incapable de tenir le score et toujours aussi doué pour faire briller ses anciens joueurs venus gonfler les rangs de l'adversaire du jour. En un mot ; fidèle à ses valeurs, avec des joueurs qui mouillent le maillot avec les larmes de rire du public. Il faudra toutefois se méfier de l'OM, capable de rivaliser avec le PSG sur son propre terrain, comme en témoigne le périlleux exercice de jonglage en freestyle de Ribery avec ses trois neurones sous le regard médusé de Diouf et Anigo.

Le championnat 2006-2007 est donc lancé. Il connaitra son point culminant avec un sympatique VA-OM pour lequel on ressortira avec émotion du placard Jacques Glasmann, cette espèce éteinte de joueurs intègres remontant à l'ère pré-bosmanienne, quand les clubs français parvenaient enfin à squatter les derniers carrés des compétitions européennes. De nos jours, ce phénomène se limite aux seules hautes sphères intertotiennes, et encore les années bissextiles.

Pourtant, je ne sais pas pourquoi mais je sens que cette année, un club français va enfin gagner la coupe intertoto aux grandes oreilles, l'inaccessible Coupe des Villes de Foire de l'UEFA. Club de ville foireux par excellence, Paris mériterait vraiment le trophée pour l'ensemble de son oeuvre.

2006.08.02

OM, PSG, OL, RCL et ASSE mobiles

Les cinq principaux vecteurs d’audience de la Ligue 1 lanceront le 24 août prochain leur marque de services mobiles à l’attention de leurs supporters. Comme les appellations le laissent supposer, ”OM mobile by Orange“, “PSG mobile by Orange” & co s’appuieront sur le réseau de l’opérateur partenaire du Championnat de France, qui en a récemment conservé les droits 3G pour 29 millions d’euros. Au passage, Orange continue à décliner son “by Orange” inauguré avec M6.

L’offre sera commercialisé par un acteur tiers, Universal Music… sans le Mobile qui suit habituellement, mais avec un bon mobile : UM apporte son expertise du marketing auprès des fans, et s’appuiera sur les mêmes canaux que pour sa propre unité UMM (les milliers de points de vente de journaux, en plus des boutiques de supporters apportées par les clubs).

L’offre sans engagement bénéficiera du désormais classique prix d’appel de 15 euros pour le kit carte SIM + 1er mois, les tarifs en vitesse de croisière s’élevant à 21.90 euros par mois pour 45 mn de communications (voix/visio/SMS/MMS) et des appels illimités le week-end entre supporters - histoire de faire masse, Orange ajoute aux quelques dizaines de milliers d’individus du coeur de cible de chaque club ses 22.5 millions d’abonnés actuels. L’accès illimité au portail mobile (vidéos y compris) et aux services d’infos du club est inclus, et comme pour la voix Orange ajoute un bonus supporters sur les SMS : les buts du club se traduiront par des SMS offerts. Tout est bon pour aider Hidalgo à doper la moyenne des buts marqués en Ligue 1…

Seule la marque change en somme : les clubs bénéficiant des mêmes solutions et des mêmes canaux, à eux de faire la différence sur la qualité de leur propre réseau de supporters. A priori, avantage à Marseille sur les volumes mais l’OL vise l’hégémonie sur le championnat et a déjà prouvé son efficacité sur les produits dérivés. On peut également compter sur Lens et Saint Etienne pour porter haut et fort leurs couleurs… espérons simplement que les groupes de supporters du PSG n’activeront pas la fonction “Taser” de leurs mobiles dans leurs prochaines joutes intestines…