Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

2006.04.19

Top 5 et Top 14

Glorieuse incertitude du sport : Lyon succède à Lyon, Chelsea à Chelsea, la Juve à la Juve, le Bayern au Bayern et le Barça au Barça. Ces triomphes ne se discutent pas, chacun a survolé son championnat avec l'assurance d'un bombardier sur un champ de ruines.

Pour une passe de trois du Top 5 européen, il faudra néanmoins repasser : un ressort semble cassé à Lyon (qui de toute façon a déjà fait la passe de 5), la Juve va subir la saignée des retraîtes post Coupe du Monde, et Mourinho va vouloir terminer son cycle sur une C1. Restent le Barça et le Bayern.

En ce qui concerne le Barça, la menace peut venir d'un Real Madrid rajeuni, sans Zidane ni Roberto Carlos mais avec du sang frais de Castille. Ou d'un relachement post-victoire en C1. Voire d'un traumatisme post-défaite face au Villareal.

Reste le Bayern.

"Langweilig Bayern" devrait-on dire, comme "Boring Arsenal" à propos des Gunners pré-Wengeriens. Un Bayern capable de jouer au ballon mais incapable de glisser au-delà d'une deuxième place, ni de passer une saison sans titre. Une armée rouge sans surprise si ce n'est les coups de gueule d'un Kahn, d'un Höness ou d'un Beckenbauer. Un stade flambant neuf, des produits dérivés à gogo, une rente sportive à vie... La digne locomotive du G14.

Ce GIEE (Groupement d'Interet Economique Européen) a été fondé par ces philanthropes "pour trouver une façon constructive de réformer un système dans lequel leur voix n'était pas entendue, et pour conférer aux clubs un rôle significatif et executif* dans la gestion de ce jeu international". Les membres actuels ont trusté toutes les places en finale de la C1 depuis 1992**, date à laquelle l'UEFA avait créé la Ligue des Champions pour calmer les ardeurs des grands clubs. A l'époque, ceux-ci voulaient monter une ligue fermée à l'Américaine - sans promotion ni rétrogradation, réservée aux membres, smoking de rigueur.

Aujourd'hui, il ne suffit plus d'avoir un stade tout neuf et de survoler son championnat. Encore faut-il que ce championnat ait de la valeur. Le Top 5 Européen bénéficie d'une base solide : nombre significatif praticants, supporters, clubs de haut niveau, grands stades, médias puissants... La France a l'occasion de grignotter sur ses concurrents mais n'en profite pas vraiment. Ailleurs, l'Ecosse et la Belgique ont implosé, le Portugal et les Pays-Bas résistent, mais combien de temps encore ? Pour un Le Guen prenant son bâton de pélerin pour sauver les Rangers, combien de Hiddink rejoignent la Russie et ses pétroroubles ?***

 

* Au sens anglais du terme, avec la double connotation business (leadership) et légale (qui fait les lois et donc la loi).

** A l'exception de Monaco en 2004, mais Monaco a l'habitude d'être une exception et n'est pas précisément un club pauvre. On notera que Lyon est le seul membre à ne pas avoir remporté de trophée continental, Aulas compensant par sa légendaire dynamique personnelle. Même le PSG a une coupe à présenter (celle avec les petites oreilles). 

*** Pour autant, je doute que Saint Paul ait fait voeu de pauvreté sur ce coup-là.

2006.04.15

Placement produit

Avec la Coupe du Monde, on ne sait plus vraiment en quoi consiste le placement produit. C’est à se demander pourquoi la FIFA s’obstine à placer sa compétition sportive pendant l’événement publicitaire de l’année.

Le sportif n’existe plus en tant que tel : même blessé, ce produit dérivé continue à se démener sur les terrains des consoles de jeu, quand ce n’est pas dans un dessin animé (une spécialité barcelonaise).

Adidas ne va pas jusqu’à ressusciter les vieilles gloires mais permet à ses prospects et clients de composer des équipes avec de plus ou moins fringants retraîtés. Parce qu’“Impossible is nothing”, mais surtout parce que dans un univers aussi concurrentiel, il devient vraiment impossible de composer une équipe présentable avec les stars du moment.

Pour ce billard à trois bandes, l’équipementier a eu recours à l’éditeur Typhoon Games : tout commence dans la rue et s’achève en vaste jeu en réseau à l’échelle planétaire. Marché cible : les teenagers asiatiques, champions du monde du network gaming. Pendant que les stars transpireront d’épaisses gouttes virtuelles sur des gazons toujours verts, ces terreurs des PC Bangs resteront enfermées dans leur bulle au risque de rater les vrais matchs.

Peut-on pour autant parler d’innovation ? Quelque part, chacun à leur façon, les concurrents occupaient déjà un peu le terrain du jeu dont vous êtes le héros : Puma à travers une saga africa où des jeunes se retrouvent en équipe nationale, Nike en déléguant carrément à des enfants le pouvoir de fabriquer les ballons…

2006.04.10

Mauvais trip

Bon. J'avoue m'être un peu lâché pour le premier avril*, mais à l'époque je m'envolais vers les Emirats Arabes Unis et Dubai. J'ignorais que, de son côté, le PSG voguait vers le Qatar**.

J'ai fini par atterrir*** en découvrant les nouvelles des derniers jours. Rien n'a changé : Paris a une fois de plus bêtement concédé deux points à l'extérieur avec un carton rouge à la clef****, Cayzac continue à hanter les vestiaires du Parc, Rai-Leonardo limitent encore leurs efforts caritatifs à la seule fondation Gol de Letra, Canal traîne toujours sa danseuse aux pieds carrés... et Rothen n'aura finalement pas à porter le hijab.

ça commence à bien faire. Histoire de donner un coup de main à la chaîne cryptée et par ricochet au club de mon coeur (trad. : le club auquel je dois un triple pontage quadruple salchow double lutz piqué), je vais dévoiler le montage gagnant : un Directeur Sportif qui a du nez (Diego Armando Maradona) et surtout un fonds d'investissement sérieux. La Cartel Offshore Limited est basée à Medellin ; ce sont des gens très propres sur eux et blancs comme neige. En plus, ils paient en Yepes.

 

 

* cf "Le PSG qualifié en Champions League" (20060401)

** à ceux qui m'ont demandé pourquoi j'avais évoqué Saudi Airlines au lieu de Qatar Airlines : c'était donc purement le fruit du hasard - j'avais choisi le premier concurrent d'Emirates, un sponsor majeur du foot paillettes.

*** à Séoul, ou plutôt Incheon, qui vaut plus que ces 3 étoiles mais je n'irai pas jusqu'à 5 notes de bas de page, promis.

**** (p..., plus de droit à l'erreur) comme le disait Gary Lineker : "le football est un sport qui se joue à 11 et où les Allemands finissent par gagner, mais aussi un sport où le PSG joue à 10 et finit par perdre".

2006.04.01

Le PSG qualifié en Champions League

La décision de la Ligue de rétrograder Lyon en L2 propulse mécaniquement le PSG en Ligue des Champions, sauf peu probable retour de Nancy sur le nouveau leader parisien.

Lyon rejoint donc l'interminable liste des clubs touchés par la vaste campagne "pieds propres" menée par les hautes instances du foot français : Bordeaux tombé dans une sinistre affaire de quadruples passeports brésilio-luxembourgeois, Marseille de nouveau puni pour sa gestion financière, Auxerre crucifié pour dopage généralisé au Chablis, Lille recasé en Championnat de Belgique et dans le stade d'Anderlecht, Rennes, Lens, Le Mans et Nice impliqués dans un vaste réseau de matchs de belote truqués... et maintenant ce scandale de la double buvette de Gerland. Trop c'est trop.

"Ce n'est que justice", a sobrement déclaré Guy Lacombe en présentant le maillot du futur numéro 14 de la capitale. "Ce classement reflète le niveau de jeu du club, et ce n'est pas un hasard si la paire Thierry Henry - Ronaldinho jouera sous nos couleurs la saison prochaine."

A quelque mètres de là, le président Blayau présentait la maquette du "Parc des Cheiks" sous le regard bienveillant du nouveau sponsor du club, Saudi Airlines. "Le Caravanserail des Loges sera relocalisé en Seine et Marne", a par ailleurs annoncé Al Puhasson d'Al Varilh. "Les entraînements se dérouleront à l'ombre de nos derriks et ce sera l'occasion d'améliorer le nom du club."

Cachez ce Saint que je ne saurais voir.